Il rentrait chez lui à Vers Pont du Gard après une après-midi pétanque sur une place du village et ouvrait son garage lorsqu'un individu s'est projeté sur lui par derrière. Des coups au visage probablement assénés avec un poing américain. Résultat: le retraité est mis ko et évacué vers un hôpital. Lorsqu'il évoque les faits l'homme blessé s'écroule. "Ma vie a totalement changé, je n'ose plus sortir de la maison de peur que ma femme se fasse agresser. Comme on ne connaît pas celui qui m'a frappé et qu'il n'a pas été retrouvé par les gendarmes, on a peur des représailles. Ma fille qui a peur elle aussi ne veut plus que je garde mes petits enfants", affirme ému aux larmes la victime qui reprend. "Au départ les médecins pensaient que j'allais perdre mon oeil. J'ai subi une opération, j'ai encore des séquelles", glisse le retraité parisien qui était venu chercher avec son épouse la tranquillité dans un petit village du sud de la France.

Ce 19 février 2013, pourtant sa vie a basculé à cause d'une agression violente qui n'avait qu'un but, lui dérober sa voiture. Des malfaiteurs l'avait repéré sur la place du village. Ils avaient flashé sa grosse cylindrée, une BMW 725. Deux hommes dans un Golf noire vont le prendre en chasse jusqu'à sa villa et plus précisément le portail de son garage. Dans la golf suiveuse, le conducteur Jordan, 19 ans à l'époque. Il est le seul prévenu à l'audience du tribunal correctionnel de Nîmes pour "vols avec violence ayant entraîné une ITT supérieure à 8 jours". Il refuse de donner le nom de son complice qui aurait violenté le retraité... "J'ai peur de lui, des représailles, il est violent", témoigne-t-il. Une attitude critiquée par le vice procureur qui reprend: "ce positionnement est bien embêtant car d'un côté le prévenu charge l'absent et de l'autre il refuse de donner le nom", dénonce le représentant du Parquet Arnaud Massip qui réclame 3 ans de prison dont une année avec sursis.

L''avocat de la victime enfonce un peu plus le clou: "ce garçon a déjà été condamné pour une affaire de vol avec violence. Et aujourd'hui, vous avez à votre audience trois affaires le concernant, c'est presque une journée d'audience qui lui est dédié", accable Me Philippe Rey. La charge de l'avocat a été comprise par le tribunal et les réquisitions ont été suivies à la lettre par le tribunal correctionnel. Le jeune prévenu, titulaire d'un CAP cuisine et qui bosse comme chef dans un restaurant a été condamné à 3 ans de prison dont une année avec un sursis mis à l'épreuve qui l'oblige à travailler et à indemniser la victime. Le retraité et son épouse, eux, préfèrent quitter définitivement la région.

Boris De la Cruz