AU PALAIS Matinal, le schizophrène incendie les poubelles du Mas de Mingue
Le vendredi 14 avril, Driss s’est levé de bonne heure. Ce nîmois de 41 ans, né au Maroc, accorde une grande importance aux vendredis…
- C’est sacré, il y a la mosquée. Je voulais faire la prière de 5h52, mais avant je voulais acheter des cigarettes, explique Driss à la barre du tribunal correctionnel de Nîmes.
Seulement, à cette heure-là, le tabac est fermé. Alors, cet ancien toxicomane diagnostiqué schizophrène fait un petit détour et déclenche plusieurs incendies dans le quartier du Mas de Mingue. C’est du moins ce qu’observent les policiers grâce aux caméras de vidéosurveillance. Malgré l’évidence, Driss est formel : il est innocent !
- J’ai pas mis le feu, c’est pas possible !
- Pourtant on vous voit penché sur une poubelle, détaille la présidente Christine Ruellan. Elle prend feu quelques instants plus tard. D’ailleurs vous regardez l’incendie de 5h27 à 5h35…
- Beh oui, j’ai regardé parce que ça m’a impressionné.
- Devant le psychiatre, poursuit la juge, vous n’étiez pas si catégorique. Vous disiez que vous n’étiez pas sûr d’avoir mis le feu.
- Oui mais là, j’ai réfléchi pendant quatre jours et maintenant je suis sûr.
S’appuyant sur les certitudes des policiers et sur des « images de très bonne qualité », le procureur Emmanuel Garcia demande un an de prison. L’avocate de Driss, Maître Camille Alliez, souhaite « une peine plus adaptée en raison de sa maladie mentale ». Elle est en partie écoutée puisque le tribunal condamne Driss à 8 mois de prison avec maintien en détention.
Tony Duret