Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 06.05.2017 - boris-de-la-cruz - 2 min  - vu 391 fois

AU PALAIS Règlement de compte, 80 jeunes dans la rue : 4 prévenus, 2 relaxes

Le palais de justice de Nîmes/ Objectif Gard

Quatre hommes âgés de 23 à 32 ans comparaissaient pour des émeutes urbaines survenues en 2014 dans les rues de Roquemaure.

Quatre-vingt jeunes s'étaient affrontés en pleine journée, à l'arme blanche, aux fusils à pompe et à la hache. Quatre individus ont été retrouvés et renvoyés devant le tribunal correctionnel vendredi matin. Le représentant du Parquet de Nîmes a réclamé des peines allant de un à 2 ans de prison ferme. Le tribunal a relaxé deux suspects, tandis que deux autres ont été condamnés pour un "attroupement avec une arme" à deux et quatre mois de prison. Dans cette affaire, les preuves de la participation des différents protagonistes à l'émeute étaient bien légères.

Le 26 juillet 2014, une bagarre entre deux bandes rivales va terroriser la population de Roquemaure. D'un côté, les jeunes du village contre ceux venus d'Orange, une ville du département voisin du Vaucluse.

Au départ, il s'agit d'une moquerie qu'aurait subie une jeune fille de Roquemaure. Elle désigne des jeunes dont les parents, originaires d'Orange, sont en train de restaurer une maison. Une moquerie sur le physique de l'adolescente qui va avoir des répercussions incroyables. Les frères de la demoiselle vont aller demander des explications au nouveau voisin. Une bagarre entre "frères" va éclater. Un jeune d'Orange, victime de coups est soupçonné d'avoir appelé à la rescousse ses copains du Vaucluse. Ils déboulent "dans les rues de Roquemaure avec huit voitures dans la soirée du vendredi 26 juillet vers 18h30", souligne la présidente du tribunal correctionnel Christine Ruellan. "Et là, ça va dégénérer en véritable règlement de comptes entre jeunes d'Orange venus en expédition punitive et ceux de Roquemaure. Les personnes venues d'Orange vont s'en prendre à un vacancier qui se promenait dans la rue. Il était en week-end et cinq hommes lui sont tombés dessus."

En riposte, les agresseurs de Roquemaure vont faire irruption dans un salon de coiffure de la commune, tenu par un homme qui n'a pas de chance, puisqu'il habite la cité vauclusienne. Les émeutes vont durer une grande partie de la nuit, avec deux bandes rivales, armées de barres de fer, de fusils, de marteaux et même de fusils à pompe. Ce n'est que vers 3 h du matin, le 27 juillet que les 90 gendarmes appelés en renfort dans le département vont pouvoir lever le camp retranché.

"L'enquête pour identifier les auteurs va s'avérer difficile, en raison du visage dissimulé d'un grand nombre et du peu de coopération de ceux qui ont pu être identifiés", poursuit la juge.

"Des scènes qui sont totalement inadmissibles et choquantes. Elles seront décrites comme des scènes de guérilla urbaine. Pendant plusieurs heures, la ville est soumise à la loi de l'émeute, des armes et du sang. En pleine journée, en centre-ville, au milieu de la population, des conducteurs qui sont tombés sur ces scènes ont été terrorisés. La population est restée calfeutrée, les gens de chez-eux entendaient les coups de feu", affirme Sébastien Sider, le substitut du procureur.

"Mais donnez moi une petite preuve de la participation de mon client à cette horde sauvage. Il nie depuis le début les violences, il n'a jamais donné le moindre coup", rétorque un avocat.

Boris De la Cruz

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