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Publié il y a 1 an - Mise à jour le 08.12.2022 - Boris De la Cruz - 3 min  - vu 2499 fois

AU PALAIS Tué lors d’un accident : « on n’abandonne même pas un chien de cette façon », selon le Procureur

Un conducteur a été condamné à 5 ans de prison ferme après un accident mortel

Un conducteur qui a causé le décès d'un homme lors d'un accident de la route a été condamné ce jeudi soir, à 5 ans de prison et d'un mandat de dépôt à l'audience. Il est reconnu coupable d'homicide involontaire avec délit de fuite. 

« La victime est morte car un conducteur avait consommé de l’alcool, des stupéfiants et n’était pas assuré, tonne le vice-procureur Willy Lubin qui réclame ce jeudi 8 décembre, 7 ans de prison dont une année avec sursis contre un prévenu de 26 ans. Il requiert en outre l’annulation de son permis et une interdiction de le repasser pendant 10 ans.

Un conducteur qui est poursuivi pour « homicide involontaire ». Ce dernier n’a pas pris le temps de s’arrêter le 8 septembre 2018 sur la route nationale 113 à Milhaud, après un terrible choc qui va couter la vie à un homme de 33 ans. Pourtant le conducteur fautif a entendu un gros bruit, laissant présager qu’il avait percuté quelqu’un. « Je pensais à un animal », affirme-t-il à la barre, avec comme conséquence un pare-brise cassé, une vitre impactée et un rétroviseur arraché le jour de cet accident mortel. « Pourtant vous avez dit qu’il y avait un homme debout sur la chaussée au moment de l’impact », le reprend le président du tribunal correctionnel de Nîmes, Jérôme Reynes.

Percuté, l’homme de 33 ans, va se retrouver au milieu de la chaussée et un second véhicule arrivé quelques secondes plus tard va l'écraser… La victime décèdera suite à ses blessures.

Contre le second conducteur, celui à l’origine de la mort selon les expertises, le parquet de Nîmes ne demande pas de condamnation, car "il ne pouvait pas l'éviter". Pour le vice-procureur, seul le premier conducteur est fautif... « C’est un accident qui ne peut pas arriver à tout le monde. Il a abandonné sur la voie la victime. On n’abandonne même pas un chien de cette façon. En le laissant sur la route, en ne vous arrêtant pas, vous l’avez condamné à mort », dénonce le procureur qui rappelle que la mère du mis en cause est décédée tuée par un camion sur ce même axe routier en 2016. « Au moment de cet accident en 2018, vous étiez convoqué au tribunal en CRPC (ndlr : comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité), pour un délit de fuite et vous aviez l’obligation de faire un stage de citoyenneté que vous n’avez pas effectué », insiste le vice-procureur Lubin.

« Il était en claquettes, vêtu de sombre. Cette victime était ivre avec plus de 2 grammes d’alcool et elle a été vue titubant juste avant l'accident», plaide maître Jean Michel Rosello pour le prévenu contre lequel il a été requis 7 ans de prison. « On ne juge pas sous le coup de l’émotion, car il s’agit d’un accident". « Venir le décrire comme un chauffard inconscient est faux. La justice n’est pas la vengeance, il ne mérite pas le portrait que vous avez dressé », essaie de convaincre son avocat.

" Pour la victime, c'est l'horreur physique à l'état pur. Il ne peut pas se relever après le premier choc, il entend le bruit d'une voiture se rapprocher et là, il a eu conscience qu'il allait mourir", complète Maître Alexis Fages, avocat des proches de la victime avec Me Adil Abdellaoui. 

Le tribunal correctionnel a infligé 5 ans de prison contre le chauffard fuyard. Il est parti entre deux policiers vers la maison d'arrêt et a commencé, ce jeudi, à purger sa peine. 

Boris De la Cruz

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