AU PALAIS Violences conjugales : 2 ans de prison pour « le prédateur »
La vie d’Amir, un jeune Mahorais de 22 ans, n’a pas toujours été simple. À l’âge de cinq ans, il quitte son île et sa mère pour rejoindre son père en métropole. Mais les premiers pas dans la famille recomposée par son père sont difficiles. L’enfant est régulièrement battu par sa belle-mère. En grandissant, ça ne s’améliore pas… Tellement pas qu’à l’âge de 16 ans, il est placé en foyer à Nîmes. Deux ans plus tard, à sa majorité, il rencontre Michelle avec qui il aura trois enfants. Oisif, Amir profite autant de ses enfants que de son RSA qu’il dépense dans les « 2 à 4 » bières qu’il s’accorde chaque jour et les « 5-6 » joints quotidiens.
Ce qu’il fait aussi, de manière très régulière, c’est de s’en prendre à sa compagne. Il l’insulte, l’humilie, la menace et la frappe. Comme souvent. Et comme le 10 février dernier. Ce jour-là, la jeune maman a eu la peur de sa vie. Parce qu’elle a osé refuser une relation sexuelle à Amir, le Mahorais s’est acharné : gifles, coup de pied… Et trois jours d’ITT pour Michelle.
- Je reconnais les faits, sauf quand elle dit que je la tapais quotidiennement, explique Amir devant le tribunal correctionnel de Nîmes.
- Et les refus de relation sexuelle ?, interroge la présidente Christine Ruellan.
- Ca ne s’est passé que deux fois…
- Mais c’était deux fois de trop !
Pour le procureur Emmanuel Garcia, Amir est un « prédateur » puisqu’il « prend tout et ne donne rien si ce n’est des violences et des insultes ». Le représentant du ministère public demande une peine de trois ans de prison dont un an avec sursis. Il est finalement condamné à deux ans de prison dont un an avec sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans. Il devra par ailleurs verser 2 000€ à Michelle avec qui il ne doit plus entrer en contact.