BEZOUCE Le viticulteur sort de prison avant son procès: il avait abattu un jeune voleur
L’enquête criminelle est quasiment terminée et vendredi la chambre de l’instruction de Nîmes a confirmé la décision du juge des libertés. Le meurtrier présumé d’un jeune voleur de piquets de vigne ne dormira plus en prison. L’état de santé de cet homme se serait considérablement dégradé depuis quelques mois.
« Il a de gros problèmes psychiatriques, il a été hospitalisé d’office deux fois et cette semaine encore il est attaché sur un lit de l’hôpital Carémeau car il délire », affirme Me Emmanuel Trink, le conseil du mis en cause. La chambre de l’instruction a donc décidé vendredi de placer le meurtrier présumé sous bracelet électronique et sous astreinte à son domicile lorsqu’il sortira d’hospitalisation.
Cet agriculteur de 60 ans, inconnu de la justice jusqu’aux faits du 13 mars 2014, a commis l’irréparable... Ce soir-là, dans sa propriété de Bezouce, il entend du bruit à l’extérieur et il décide de sortir avec le fusil. Il va tirer et tuer, un jeune de 21 ans, qui quittait la propriété et qui était venu voler des piquets de vigne. Après ce geste, l’agriculteur va essayer de noyer la voiture avec le corps de la victime et comme il n’y parvenait pas, il va tenter de la brûler.
« La famille est bouleversée et ne comprendrait pas que cet agriculteur soit libéré. Après le tir mortel, il y a eu dissimulation du cadavre », s’indigne l’avocat de la famille de Mickaël.
« C’est une affaire simple et grave. Je sais l’exaspération des agriculteurs à cause des vols répétés de piquets de vigne, mais d’un autre côté, on a la souffrance d’une famille. Ce garçon a été tué dans des circonstances particulières, le corps a été dissimulé », estime l’avocat général qui souhaite que l’agriculteur reste en prison.
« Il y a eu 30 plaintes successives à cause de vols de nuit. Les agriculteurs se font piller par des voyous. Il y a dans le monde agricole un sentiment d’exaspération et d’impuissance, affirme l’avocat du paysan impliqué. Il fait nuit, au fin fond de la campagne, il est sorti avec son fusil pour se protéger d’abord car il se trouve dans un sentiment d’insécurité. C’est un homme frustre, jamais condamné que vous n’auriez jamais croisé si quelqu’un n’était pas venu lui voler ses biens », poursuit l’avocat parisien qui a obtenu que son client sorte de l’univers carcéral avant son procès d’Assises qui ne se tiendra pas avant le second semestre 2017.
Boris De la Cruz