MANDUEL Il veut se suicider: il est jugé pour mise en danger de la vie d'autrui
Un trentenaire a été condamné par le tribunal correctionnel de Nîmes à une peine d'amende avec sursis. Au-delà de la sanction symbolique, cet homme qui a voulu se suicider aurait pu faire dérailler un train... C'est pour cette infraction de "mise en danger de la vie d'autrui" qu'il est poursuivi par la justice.
Le 12 février 2015 à Manduel, il fait nuit noire lorsque le dernier TGV qui remonte vers Paris traverse la commune. Le train devrait rouler à 160 km/h. Mais des travaux sont effectués sur les voies et les directives obligent le conducteur à freiner pour se retrouver à seulement 80 km/h. Un peu plus loin, alors que la machine perd énormément de vitesse, à la sortie d'un virage, une voiture fait face. Une Mini Austin va être percutée de plein fouet. Le conducteur qui est attaché par sa ceinture de sécurité ne sera que blessé. "C'est un miraculé," expliquera à l'audience son avocat. Et c'est un miracle si le train n'a pas déraillé. Aucun blessé n'est à déplorer dans les wagons.
Rapidement l'enquête démontre que le conducteur n'a pas été bloqué sur les rails à cause d'un problème mécanique. Il a voulu se suicider en mettant volontairement sa voiture à cet endroit. Au moment des faits, "il était très dépressif, il venait de se séparer avec sa compagne et il n'arrivait pas à surmonter son chagrin", estime son avocat.
Le train va transporter la voiture sur 150 mètres. Le conducteur pris en charge par les pompiers souffre de nombreuses fractures, mais il parviendra à s'en sortir. "Aujourd'hui, il est bien content d'être-là, devant le tribunal", poursuit son conseil... Son client lui, a écopé d'une peine symbolique, de 2 000 euros d'amende avec sursis devant le tribunal correctionnel. D'après son avocat, il est aujourd'hui sur les bons rails, d'autant que la SNCF qui a calculé son préjudice à 200 000 euros ne s'est pas constituée partie civile.
Boris De la Cruz