NÎMES Clip de rap et émeute urbaine: 8 jeunes présentés au Palais de Justice
Quartier Pissevin, des émeutes urbaines se sont déroulées lors d'un tournage de clip de rap
"C'était une ambiance surréaliste, les scooters et les poubelles brûlaient, les jeunes faisaient des rodéos à moto et les pompiers et policiers étaient invisibles", témoigne un habitant de Pissevin surpris devant les scènes effectuées par des jeunes... C'était le dimanche 19 mars dans l'après-midi, pendant plusieurs heures, une centaine de mineurs et de jeunes adultes vont dompter le quartier populaire de Nîmes en faisant n'importe quoi dans la rue et en mettant en danger les autres. Pour les besoins d'un clip de rap, des émeutes urbaines seront filmées et diffusées sur Internet. Avec des scooters et motos volés, puis brûlés, les jeunes déambulent sans être inquiétés. Le but ultime de l'organisateur et de tendre un piège aux policiers et pompiers et de les caillasser dira un protagoniste durant sa garde à vue .
"Des gens ont été médusés par ce qu'ils voyaient, on ne peut pas laisser passer ce genre de chose," affirme le commissaire Emmanuel Dumas dont le groupe criminel de la sûreté départementale de Nîmes a été chargé de cette enquête. Mardi, après un mois d'enquête et l'aide des caméras de l'agglomération de Nîmes, 12 jeunes ont été interpellés. Parmi les personnes arrêtées, il y a un gamin de 12 ans, qui aurait aidé à mettre le feu aux engins, mais la plupart ont entre 17 et 19 ans. La tête d'affiche du groupe rap est un Nîmois de 35 ans, également interpellé et qui a eu la surprise hier matin de voir saisi son matériel vidéo et informatique pour une valeur de 10 000 euros. Les clips de rap peuvent parfois coûter cher, d'autant que le parquet de Nîmes a réclamé des détentions provisoires. "Une information judiciaire va être ouverte pour incendie, destruction et recel suite aux violences urbaines qui se sont déroulées pour la réalisation du clip de rap", confie le vice procureur Patrick Bottero. Le représentant du Parquet de Nîmes a demandé, ce mercredi, 3 détentions provisoires dont une pour le "chef d'orchestre" de cette après-midi de délire.
Boris De la Cruz