NÎMES Enfants maltraités : la maman et le beau-père devant la Cour d’Assises
C’est un voyage au bout de l’horreur. Pendant deux jours, à partir de lundi matin, un couple sera jugé devant la Cour d’Assises du Gard. Un homme de 25 ans et sa compagne, âgée de 24 ans, répondront de « violences suivies d’incapacité supérieure à 8 jours sur mineurs de moins de 15 ans par ascendant ou personne ayant autorité » et de « privation de soins. »
Concrètement l’affaire débute le 1er novembre 2013 dans un camp de gens du voyage. Une personne alerte la police en précisant qu’une dame venait de lui proposer à la vente un enfant de 3 ans. Une femme va récupérer la petite fille pour la soigner car elle présente de nombreuses blessures, notamment du sang sur le visage. La petite victime est dans un état de crasse évident et des traces de brûlures apparaissent sur ses cuisses. Sa couche n’a pas été changée depuis plusieurs jours. De plus, la fillette ne parvenait pas à soulever un de ses bras, fracturé, et elle restait prostrée dans un coin.
Une enquête de police débute. Les parents, plus précisément le beau-père et la maman, vivent avec les trois enfants dans une minuscule caravane. Lorsque les forces de l’ordre arrivent sur place, le beau-père prend la fuite. Des menaces cibleront les personnes qui ont dénoncé les faits, car les enfants maltraités et affamés étaient utilisés pour inspirer la pitié et servaient à mendier dans les rues de Nîmes.
Lors de la garde à vue, la mère de famille expliquait qu’elle avait quitté son mari en raison des violences qu’elle subissait. Elle avait rencontré son nouveau compagnon et vivait avec lui depuis 4 mois dans le camp. Rapidement, ses relations avec son nouveau compagnon vont dégénérer puisque la mère de famille raconte aux enquêteurs qu’il frappait les enfants et qu'il avait brûlé la fillette de 3 ans avec une cigarette.
En fuite, le beau-père ne sera arrêté qu’en août 2014, plus d’un an après la révélation des faits. Il nie les accusations portées contre lui et charge même son ex-compagne. Concernant les témoignages des gens du camp contre lui, il affirme qu’il s’agit de personnes jalouses de sa réussite, alors qu’il est sans emploi et qu’il vit dans la misère.
Boris De la Cruz