NÎMES Le violent qui aime trop la bière et le shit revendique "une mentalité à l'ancienne !..."
Discret agent d'entretien d'un parking de Nîmes, cet homme de 40 ans n'avait jusque là jamais fait parler de lui. Mais ça, c'était avant...
S'il vaut mieux avoir de la bière dans le corps plutôt que le corps dans la bière, pour ce quadragénaire, au régime où ça va, la question ne se posera bientôt plus. Semble-t-il habitué à s'enfiler quelques mauvaises bières hollandaises à fort pourcentage d'alcool accompagnées d'un ou deux joints de cannabis, allongé devant le petit écran, le père de famille avait ce jour là largement dépassé la dose en ingurgitant, en deux heures, 5 canettes métalliques de 50 centilitres de ce breuvage qui tape au cerveau.
Mais après que le breuvage houblonné a tapé au cerveau de Monsieur, c'est Monsieur qui va taper sur la figure de Madame, en présence d'un des quatre enfants du couple, les autres étant enfermés dans leur chambre où les a envoyé leur père. Si le violent dit ne pas se souvenir de cette journée, c'est pourtant lui qui, dans un ultime éclair de lucidité, va téléphoner à la Police pour expliquer qu'il "vient de frapper sa concubine et qu'elle saigne de la bouche. Il ajoute ''si ça continue, je vais la buter !"
La Brigade anti-criminalité (BAC) fait diligence pour intervenir, emmène la victime à l'Hôpital et met les enfants à l'abri. Pour l'homme, c'est plus compliqué. Son alcoolisation excessive et son énervement compliquent son interpellation. Ce n'est que le lendemain qu'il se rendra compte des conséquences de ses actes.
À la barre, il justifie son alcoolisation par la rancœur qu'il vouait à la mère de ses enfants qu'il accuse de ne pas tenir correctement son intérieur et de ne pas faire le ménage. Invité à quitter le domicile après les faits, il avait accueilli avec fatalisme la décision d'un consternant "j'ai une mentalité à l'ancienne, il vaut mieux que je parte !"
Depuis les deux tourtereaux se sont revus à la demande de Madame, souffrante et qui souhaitait que son ami revienne vivre à la maison, pour...son bien et celui des enfants. Entre-temps, le buveur excessif a suivi à la lettre ses obligations de soins, et son retour au foyer est décrit comme pacifié et bénéfique par la victime. Insuffisant toutefois pour le juge qui condamne le quadragénaire à 8 mois de prison avec sursis. Un jugement assorti d'une mise à l'épreuve de 3 ans et d'une prolongation de ses obligations de soins. Apparemment la ""mentalité à l'ancienne" a encore de beaux jours devant elle. À moins qu'entre-temps...
Philippe GAVILLET de PENEY
philippe@objectifgard