NÎMES Pendant deux ans, il a dupé tout le monde et exercé illégalement la médecine
On lui donnerait le bon dieu sans confession à Gilbert. Ce sexagénaire à la mine sympathique a tout du bon et rassurant médecin de famille. Seulement, il ne l’est pas. Du moins, il ne l’est plus depuis que l’ordre des médecins l’a radié à la suite d’escroqueries et de faux et usage de faux. Son casier compte trois condamnations mais Gilbert a de la ressource et réussit, par on ne sait quel miracle, à présenter un casier vierge à son employeur, en juin 2013, lors de son entretien d’embauche.
Pendant près de deux ans, jusqu’en mars 2015, l’homme va exercer son métier de médecin-coordinateur dans un établissement d’hospitalisation à domicile sans jamais éveiller les soupçons. Mais, on ignore comment, son employeur découvre le pot-aux-roses et le licencie sur le champ. Hier après-midi, Gilbert comparaissait devant le tribunal correctionnel de Nîmes pour « exercice illégal de la profession de médecin ». Il s’est défendu en concédant toutefois avoir quelques torts :
- La fonction de médecin-coordinateur a été clairement définie. Il coordonne et optimise la prise en charge, explique le prévenu.
- Je note que vous avez une certaine constance à exercer cette activité de manière « borderline », tacle le président Jean-Pierre Bandiera.
- Je suis parti six ans à l’étranger et en revenant, il fallait que je gagne ma vie. Je n’ai pas exercé en cabinet en tant que salarié. Mais je reconnais mes torts.
Le procureur Patrick Bottero estime que dans cette affaire « de santé publique », l’accusé s’est « affranchi de toutes les règles ». Il demande un an de prison aménageable et 5 000€ d’amende.
Invité à dire un dernier mot avant que le tribunal ne se retire pour délibérer, Gilbert fera cette sortie originale :
- Je voudrais remercier la cour pour la qualité des débats car ce n’est pas facile à comprendre. Je vous demande de faire la part des choses et je sollicite votre clémence.
Gilbert a été condamné à un an de prison et près de 10 000€ d’amende. Une interdiction définitive d’exercer la médecine a aussi été prononcée.