NÎMES Violences et menaces à l'hôpital: prison ferme pour un couple
Un homme de 39 ans a été condamné mardi par le tribunal correctionnel de Nîmes à deux ans de prison dont une année ferme. Sa compagne âgée de 36 ans a écopé d'un mois de prison ferme. Le couple a rejoint immédiatement après l'audience la maison d'arrêt car le tribunal a ordonné l'incarcération des deux prévenus.
Ils ont été sanctionnés pour des menaces de mort et des violences qui se sont déroulées au CHU de Nîmes le week-end dernier. Pourtant lorsque Karim arrive à Centre Hospitalier Carémeau, il est identifié comme une victime. "Je suis resté chez moi toute la journée, le soir, j'étais dans mon lit, quelqu'un a sonné à la porte. J'ai ouvert et à ce moment-là j'ai reçu des coups de deux personnes", prétend l'homme blessé à la tête dans la rixe. Lorsque les policiers et les pompiers déboulent, il est emmené aux urgences. Il est soigné, on lui suture une plaie à la tête. "Mais après j'ai attendu des heures, je voulais partir. Le médecin et les autres ils étaient là dans le couloir à discuter toute la journée! Moi je voulais rentrer à ma maison, le médecin a refusé", affirme le prévenu qui déclare plusieurs fois qu'il voulait seulement rentrer chez lui.
"Quelles sont vos compétences médicales monsieur", interroge Me Philippe Rey, l'avocat du médecin de l'hôpital et des deux surveillants qui ont dû maîtriser le blessé pour calmer ses ardeurs. " Le personnel soignant a montré un vrai professionnalisme malgré l'attitude des deux prévenus. Si le médecin a refusé que monsieur parte de l'hôpital, c'est que son état de santé n'était pas compatible avec une sortie... En plus un scanner était prévu pour lui", dénonce l'avocat nîmois.
"Les faits sont totalement inadmissibles. Il y a en France dans les hôpitaux publics une agression toute les 30 minutes, glisse le vice-procureur Patrick Bottero. Les professionnels de santé font leur travail dans des conditions difficiles. Les médecins, les infirmiers, les pompiers, les policiers ou les gendarmes ne sont pas là pour être agressé, c'est le message du nouveau procureur de la République qui sera ferme lorsque des agressions ou des menaces se produiront dans des établissements publics", poursuit le représentant du Parquet de Nîmes.
Lors de cette soirée au CHU, la compagne du blessé est venue le voir. Elle aurait prononcé des menaces et des actes d'intimidation. Comme son compagnon, elle affirme avoir des problèmes d'addiction à l'alcool. Elle reconnaît les faits, mais elle estime: "le médecin m'a repoussée"!
"Je pense que ce procès c'est un procès sur les ravages de l'alcool. Vous devez dans votre jugement obliger cette jeune femme à se soigner, à travailler, mais la prison, pour elle, ne serait pas une solution", plaide Me Aoudia.
Le tribunal a condamné madame à 7 mois de prison dont un mois ferme et un maintien en détention. Monsieur a écopé de 2 ans de prison dont 1 an ferme et il retourne également en prison. Ils sont tous les deux soumis à un sursis avec une mise à l'épreuve... Lorsqu'ils sortiront de détention, ils auront plusieurs obligations: travailler, se soigner et rembourser les victimes.
Boris De la Cruz