NÎMES Vol d’un téléphone sur l’Esplanade : deux accusés, deux sorts différents
Hichem et Rayane, deux nîmois d’une vingtaine d’années condamnés l’un et l’autre à plusieurs reprises par la justice, clament leur innocence depuis le box du tribunal correctionnel de Nîmes. Ils sont soupçonnés du vol d’un téléphone portable en réunion et Hichem, lui, doit aussi répondre de deux vols précédents commis en juin.
Le président Jean-Pierre Bandiera commence par les faits de ce dimanche 18 décembre. Vers 18h45, sur l’Esplanade, la victime prénommée Alexis s’approche de Rayane, seul sur un banc, pour lui demander où il pourrait trouver des cigarettes.
- C’est faux, coupe Rayane. Il m’a demandé du chichon. Je l’ai envoyé vers un autre groupe. J’avais pas la tête à ça, j’étais pas en état de parler parce que j’ai perdu un frère le matin même à 6h dans un accident.
Suivant les conseils de Rayane, Alexis se dirige donc vers deux autres jeunes qui lui volent son téléphone portable. Pour la victime, aucun doute possible, Rayane est un complice et Hichem faisait partie des deux jeunes. Le troisième n’a jamais été retrouvé.
- J’étais pas là, j’étais à Arles à ce moment-là, assure Hichem.
Pourtant, des images de vidéosurveillance montrent l’individu se promenant sur l’avenue Feuchères une heure avant les faits.
- C’est pas moi quand même !, insiste Hichem.
- Et le cambriolage du mois de juin où vous avez laissé votre ADN ?, questionne le président Jean-Pierre Bandiera.
- J’ai rien à voir.
Et pour le troisième vol qu’on lui reproche, ce n’est pas lui non plus. Quand le procureur lui demande pour quel motif il a fait de la prison quelques mois plus tôt, Hichem répond :
- Parce que j’ai été accusé à tort.
L’avocate des deux prévenus s’en tiendra à la version de ses clients et tentera de démontrer qu’il n’y a aucun élément matériel contre Hichem et Rayane. Ce dernier sera relaxé par le tribunal au bénéfice du doute. Hichem, en revanche, a été condamné à 15 mois de prison.