SAINT-GILLES 1 an de prison ferme pour le commerçant qui terrorisait sa famille
Il suffit de regarder les photos du corps de l'adolescent pour se rendre compte de la violence infligée. Sur le torse, sur le dos, sur le ventre, sur les bras. Les coups de fil électrique ont été nombreux. Résultat: 10 jours d'ITT pour le garçon de 14 ans.
"Il m'a frappé sans relâche pendant 40 minutes" dit la jeune victime sur procès-verbal, sans avoir le courage de venir à l'audience voir son père habitué aux "méthodes éducatives musclées". Mais pour quelle raison, un père de famille de 4 enfants s'est-il déchaîné le 2 juin dernier sur son fils aîné? Un sms du collège où il est scolarisé ? Un match de football perdu? "Ce n'est pas moi, je ne me reconnais pas. Je n'ai jamais été violent. Ce jour-là, j'ai frappé fort mais ce n'est pas moi, j'ai massacré mon fils", insiste le papa, un commerçant de Saint-Gilles. "Je faisais le ramadan et je n'avais pas pris de stupéfiants de la journée. Comme j'étais en manque, je suis devenu comme une sorte de fou", ajoute le prévenu qui comparaît détenu depuis les faits survenus début juin.
Le problème pour lui, c'est que sa famille l'accable et met à mal sa défense sur le fait unique de violence en famille. Ses enfants, âgés de 2 ans à 14 ans, racontent tous, la terreur quotidienne qu'impose leur père. L'épouse du mis en cause, veut divorcer. Ce jour-là, elle est allée en courant déposer plainte à la gendarmerie. "J'ai gardé le silence pendant 17 ans, par peur. Il ne voulait pas que je travaille, il m'a coupé de mes amis, je ne pouvais voir que ma famille, sa soeur et sa mère. Si j'ai pris le chemin de la gendarmerie il y a quelques semaines, c'est tout simplement qu'il est allé trop loin. Je pensais qu'il allait tuer mon fils. Il lui courait après dans la maison. Le petit poussait des cris d'animal traqué. Nos enfants sont maltraités depuis des années. Moi, il me frappe depuis le jour du mariage, il y a 17 ans", raconte l'épouse qui souhaite quitter le département avec ses enfants. Le prévenu a écopé de 3 ans de prison dont une année ferme. Il doit également soigner son addiction aux produits stupéfiants.
Boris De la Cruz