Publié il y a 10 ans - Mise à jour le 13.09.2013 - abdel-samari - 3 min  - vu 107 fois

CODOGNAN Spectacle gratuit de danse contemporaine "El Bésame Mucho", ce vendredi 13 septembre 2013

Spectacle de danse contemporaine (gratuit) dans les Arènes de Codognan ce vendredi 13 septembre 2013 à 22h.

Il s'agit d'une création chorégraphique de La Ventura Cie, un ballet métallique, pour danseuse, conteuse rock et bagnoles H.S. autour de la thématique de Don Quichotte.

Fantasmagorie ibérique portée par l’extravagance d’une Don Quichotte féminine, héroïne «à l’inutile splendeur menant un combat désespéré contre un monde sordide… », pour une épopée chorégraphique reliant la figure de Ava Gardner dans le film «Comtesse aux pieds nus», à celle d’un Quichotte, en quête d’amour. Une relecture moderne et rock du texte de Cervantès, rencontre entre une danseuse - alliant la furie du flamenco l’exotisme du butoh, la modernité la plus trans au chic le plus choc de la danse actuelle - une conteuse, gitane

peroxydée diseuse de bonaventure et des épaves de voiture, lors d’une corrida métallique où les moulins se sont transformés en taureaux à quatre roues et El Quijote en toréador.

La chanson Bésame Mucho est l’une des plus déclinées et reprises dans le monde. Drame, passion, coup de théâtre et exacerbation, tout est dans el Bésame Mucho. Des centaines d’artistes - de Nat King Cole à Placido Domingo en passant par les Beatles ou Frank Sinatra - se sont appropriés ce boléro composé en 1941 par la chanteuse mexicaine Consuelo Velasquez, d’après une aria d’Enrique Granados. Une compilation de ces versions/interprétations de Bésame Mucho (versions instrumentales, jazz, grands ténors, chanteurs latinoamericains ou francophones) sert de matière sonore et musicale à la création.

Anna Ventura renoue avec sa culture catalane, espagnole et gitane, et aborde les mythes et les rites qui ont bercé son enfance en soulevant la question de l’identité définie par ses territoires émotionnels. Elle y explore une Espagne fantasmée, à la fois cabossée, amochée, blessée, mais aussi stéréotypée, de Cervantès et Don Quijote, à l’exubérance insouciante de la gastronomie, la tauromachie, la copla et el pasodoble. El Bésame Mucho, embras(s)e-moi fort et en roulant les R, est une balade en forme de quête et d’errance au gré de ces

références.

« En m’interrogeant sur mon parcours, et donc, mes origines, mon regard se porte sur l’Espagne actuelle et l’image qui en revient est violente comme celle qui, en une fulgurance, s’impose à moi, obsessionnelle et récurrente : une bagnole cabossée, amochée, blessée, fracturée. D’autres images stéréotypes se propulsent les unes contre les autres, les unes littéraires - Cervantès et Don Quijote - d’autres folkloriques - la gastronomie, la tauromachie, la copla et el pasodoble –puis, une quête, celle de l’estime de soi, le désir gourmand et

l’exubérance insouciante. Et la douleur. La noirceur. Puis l’indignation. Faut-il être un peu fou pour en faire un poème ? Idiot ? Ou idéaliste ? Il faut en tout cas de grandes doses d’imagination et de fantaisie pour partir en croisade et gagner. Là, Don Quijote apparaît, luttant contre ses moulins dans une mise à mort impossible, revêtu du costume du dimanche, habit de cérémonie pour une mission qui le transcende. La conquête héroïque est son défi. Je la traduis par une quête d’affection. De quoi serons-nous capables pour nous faire aimer ? En fière héritière du baroque hispanique, je change les moulins en taureaux et la corrida devient métallique lorsqu’à leur tour les bêtes se transforment en autos. Le torero est une femme aux airs d’Ava Gardner en comtesse ibérique, qui part à l’aventure chevaleresque »

Chorégraphe, danseuse, plasticienne et touche-à-tout, héritière d'Arrabal, de Dali, d'Almodovar et du baroque ibérique, Anna Ventura démarre une carrière singulière dans les années 80 dans sa Catalogne natale. Issue de la post - movida espagnole, elle arrive en France au gré d’une collaboration avec le Centre Chorégraphique National de Caen et s’installe en Normandie d’où elle sévit depuis 1991. Prônant le décloisonnement des arts par une pratique plurielle et interdisciplinaire des moyens de création contemporaine et le métissage des écritures, Anna Ventura interroge notre vision du monde à travers des thématiques telles que la place de l’individu dans la société . Ses créations sont diffusées en France et dans de nombreuses manifestations internationales, de Monte Carlo à Carthage etTunis, de l’Italie à New York, en passant par Avignon et Paris.

Abdel Samari

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