Publié il y a 10 ans - Mise à jour le 08.11.2013 - stephanie-marin - 2 min  - vu 192 fois

ROQUEMAURE. Des drones surveillent les rails

Des drones pour surveiller des lignes ferroviaires. Photo DR//SNCF

Mardi 5 novembre, la SNCF a procédé à des tests de drones pour inspecter le viaduc ferroviaire entre Orange dans le Vaucluse et Roquemaure dans le Gard sur la ligne à grande vitesse Paris-Marseille. Une première dans le secteur ferroviaire.

Ces petits aéronefs pilotés à distance faciliteront le travail de surveillance sur les lignes ferroviaires. Un exercice parfois compliqué, prenons pour seul exemple ce viaduc de Roquemaure, un ouvrage en béton d'une longueur de 680m, dont 370m au-dessus du Rhône. Il comporte 7 piles, 2 culées et les deux voies de la LGV Méditerranée. Son inspection et sa maintenance sont réalisés tous les ans par un engin circulant sur la voie, équipé d’une nacelle permettant de descendre sous le viaduc, afin de surveiller l’état du béton et l’apparition d’éventuelles microfissures. Il faut parfois plusieurs nuits pour inspecter la totalité de l’ouvrage d’art, en fonction du temps disponible pour avoir accès aux voies, sur lesquelles circulent les TGV et, la nuit, des trains de travaux. L’utilisation d’un drone « en éclaireur » permettrait de réduire ce temps (1 à 2 jours) sans affecter l’exploitation ferroviaire. Le viaduc de Roquemaure possède plusieurs caractéristiques qui compliquent sa surveillance dont une de ses piles est immergée, deux travées sont au-dessus de l’eau, ce qui nécessite l’accord de Voies navigables de France (VNF) pour leur inspection. De plus, les interventions classiques sur le viaduc doivent obligatoirement être réalisées en interrompant la circulation sur une ligne très fréquentée.

Voilà pourquoi les drones seront d'une grande utilité. Agile, d’un usage très réactif, se déplaçant dans des zones difficilement accessibles, le drone va révolutionner l’inspection et la surveillance du réseau ferré, et permettre, par exemple, en cas d’aléas, de localiser « d’un coup d’aile » les dégâts sur les voies après le passage d’une tempête. Outre la surveillance des ouvrages d’art (ponts, viaducs, tranchées), le drone aérien pourrait permettre une mutualisation et une convergence des moyens techniques pour de nombreux usages : l’inspection des parois rocheuses escarpées ; la surveillance des caténaires ; la détection rapide et géolocalisée d’obstacles sur la voie en cas d’intempéries (chutes de rochers, d’arbres…) ou d’actes de malveillance dans des zones rendues difficiles d’accès par la route ; la vérification du bon fonctionnement des réchauffeurs d’aiguilles en hiver ; le suivi et le contrôle de la végétation ; la cartographie à grande échelle, la modélisation d’ouvrages en 3D grâce à des prises de vues de très haute définition ; le survol d’un incident dans une zone ferroviaire dense ; la prévention et la lutte contre les vols de métaux ; la prévention et la détection des intrusions de toutes natures dans les emprises ferroviaires, etc.

Cette phase expérimentale qui consiste à tester des modèles de drones à vocation industrielle est l’aboutissement d’un travail collectif en « mini-lab », réalisé depuis janvier 2013, selon une méthodologie conçue avec l’Ecole des Mines. Des experts SNCF et EDF, des chercheurs et plusieurs spécialistes des drones de l’ONERA (établissement public de recherche aéronautique et spatiale), des fabricants (DELAIR TECH, R&D TECH, Fly’n’Sense, Sense Fly) ainsi que des représentants de la DGAC et de RFF ont partagé leurs problématiques et leurs avancées en appliquant une démarche « d’innovation ouverte », qui associe des partenaires extérieurs au domaine ferroviaire et électrique.

Stéphanie Marin

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