LE 7H50 de Jérôme Talon : « Les européennes confortent En marche! pour les municipales »
Aux municipales, il faudra compter sur La République en marche (LREM) ! Tel est le message du référent du parti présidentiel dans le Gard, Jérôme Talon. Un message conforté par les résultats des élections européennes qui ont consolidé la recomposition politique insufflée par Emmanuel Macron en 2017.
Objectif Gard : Quels enseignements tirez-vous des Européennes ?
Jérôme Talon : On termine deuxième, on n'a pas gagné. Mais c’est une petite défaite car l’écart n’est pas si énorme. Le "tout sauf Macron", leitmotiv de tous nos adversaires, n’a pas fonctionné. Dans le Gard avec 18,5 %, nous conservons notre socle électoral de la présidentielle. Il y a des gens qui croient en ce que fait Emmanuel Macron, qui sont favorables aux réformes engagées. C’est cette France silencieuse qui n’est pas dans les rues. Deux ans après la présidentielle, faire un tel résultat est inédit.
Il y a bien eu Nicolas Sarkozy en 2009, non ?
Oui, sauf que ça faisait seulement un an et demi qu'il avait été élu ! On va dans le bon sens. Il faut continuer à réformer le pays avec des lois économies, sociales et sociétales.
Emmanuel Macron a tiré parti de l'affrontement qu’il a lui-même déclaré au Rassemblement national...
Les gens qui ont voté pour nous croient surtout en l’Europe. Après bien sûr, il y a des électeurs qui ont trouvé un refuge anti-Rassemblement national. Mais l'inverse est vrai aussi : des électeurs ont voté Rassemblement national pour sanctionner le gouvernement. C'est le cas notamment des gilets jaunes.
« Aujourd'hui, l’extrême-droite a un socle permanent »
Dans le Gard, l’écart entre le Rassemblement national et LREM est très important (31,9 % pour le Rassemblement national et 18,5 % pour En marche, NDLR). Comment l’analysez-vous ?
On a 13 points d’écart... On ne peut pas être satisfait. Le RN réalise peu ou prou le même score qu’en 2014. Seulement aujourd'hui, il a un socle permanent. On le sait, les électeurs votent extrême-droite par colère. Une colère nationale, loin des enjeux de l’Union européenne. Le RN apparaît comme la seule force capable de s’opposer au président. Il faut regarder à la loupe les résultats.
Justement, à Bagnols votre fief, le RN récolte 34% contre 19% pour LREM. Comment l'expliquez-vous ?
Là-aussi, il conserve son socle électoral puisqu'il avait fait 33% aux européennes de 2014. Ce sont les mêmes raisons qu’au niveau national. Après il y a de petits enjeux locaux, comme les incivilités ou la petite délinquance. Par contre, on remarque que Macron fait un meilleur score qu’à la présidentielle.
A contrario, à Uzès vous êtes en tête. Pourquoi ?
Oui, c'est comme à Villeneuve. Les scores aux législatives pour les candidats En marche étaient colossaux. Ce sont des villes avec des catégories socio-professionnelles plus favorisées. Les habitants sont plutôt de centre-droit avec des idées pro-européennes.
« Nous voulons un maximum d’élus municipaux »
Comment ces résultats influenceront-ils les Municipales de 2020 ?
On est obligé de tenir compte des forces en présence. Mais pour les municipales, la dimension de la personne compte beaucoup. Les européennes ont permis de conforter LREM sur Nîmes avec 23%. Le RN n’a que trois points supplémentaires. Alors que l'on arrête de nous dire que si nous présentons une liste dès le premier tour, on favorise le RN ! Être présent au premier tour, c'est la condition pour s'implanter localement. Les vrais risques sont à Vauvert, Saint-Gilles, Beaucaire...
Avez-vous déjà un candidat pour Nîmes ?
Tout le monde sait très bien que je suis proche de David Tebib, le président de l’USAM. Après, il y a d’autres candidats. Quoi qu’il en soit, je veux que l’on soit en capacité d’avoir un candidat qui entre en campagne très vite. On a huit mois pour convaincre sur un projet.
Qu’allez-vous faire pour les villes comme Vauvert où le maire sortant, Jean Denat, refuse de s’allier avec En marche ?
Lorsqu’il y a un risque RN, on prône le rassemblement immédiat. On peut faire des ententes larges. Nous développerons des stratégies pour exister territorialement et avoir des élus dans le maximum de communes. Concernant Jean Denat, s’il réitère sa position, c’est une bêtise. Le maire a un bilan, il a forcément envie de continuer. Il ne peut pas continuer à dire qu’il ne veut pas s’allier. Il faut qu’il soit intelligent. La vie politique est compliquée. Il faut savoir discuter et avancer.
Propos recueillis par Coralie Mollaret
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