Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 04.10.2016 - eloise-levesque - 2 min  - vu 993 fois

LES MAGES Le maire accusé de favoritisme et faux en écriture publique

Patrick Manca, élu d'opposition aux Mages, et Laurent Dublet, référent Anticor pour le Gard. EL/OG

Aux Mages, le torchon brûle au conseil municipal. Soutenu par l'association anti-corruption Anticor, l'élu d'opposition Patrick Manca a déposé deux plaintes contre le maire Jean-Claude Paris. Une enquête a été ouverte par la brigade d'Alès.

Les faits remontent à 2014. Le maire des Mages - petite commune communiste près d'Alès - envisage alors de céder à un terrain à la SEMIGA (Société Anonyme d'Economie Mixte Immobilière du Département du Gard) pour qu'elle y construise une maison en partage, autrement dit des logements sociaux pour les personnes âgées.

Premier grief : le faux en écriture publique. Lors du conseil municipal du 4 septembre, l'ordre du jour affiche quatre délibérations : les rythmes scolaires, l'aménagement d'une avenue, l'élaboration d'un PLU et les questions diverses. Deux mois plus tard, la préfecture reçoit une cinquième délibération en apparence votée, dont l'objet est la cession d'un terrain pour 1€ symbolique à la Semiga. Un point qui été évoqué brièvement pendant la séance, mais qui n'a pas été soumis au vote. "C'est une fausse délibération. Il y a un véritable problème éthique", dénonce Laurent Dublet, référent Anticor pour le Gard. L'élu d'opposition Patrick Manca - qui ne fait pas de cadeaux à l'édile depuis son élection -, dépose alors un recours au tribunal administratif.

Convoquée devant le juge des référés en janvier 2015, la mairie admet l'irrégularité, annule la décision, et pose le sujet pour le conseil municipal suivant. Correction suffisante pour le premier magistrat. "C'était une erreur. On avait voulu l'inscrire au dernier moment à l'ordre du jour, mais Mr Manca a refusé. Désormais nous sommes dans les clous", justifie Jean-Claude Paris. Le tribunal rejette la requête, mais l'opposant veut aujourd'hui en découdre au pénal. "Pourquoi une telle opacité ?", interroge-t-il.

Deuxième plainte : favoritisme et prise illégale d'intérêt. Car Jean-Claude Paris a voté la délibération tout en étant administrateur du bénéficiaire de la transaction : la Semiga, alors présidé par Yvan Verdier, ex-conseiller général du Gard. "Pourquoi ce faux et ce vote ? Même s'il n'y a pas d'intérêts financiers directs pour le maire, la Semiga compte des actionnaires privés, et est tenue à une exigence de rentabilité. On peut s'interroger sur un éventuel donnant-donnant politique, voire un pacte de corruption", soupçonne Anticor. Le maire ironise et minimise : "Vous croyez qu'ils m'ont payé un voyage aux Bahamas ?Jamais une mairie ne fait d'appel d'offre sur ce type de projet. C'est vrai que j'aurais pu ne pas la voter, mais ma voix n'a rien fait basculer. Ce n'est pas vital. Quant à la Semiga, elle m'a demandé de pas voter le projet quand j'étais administrateur. Je me suis abstenu".

Suite aux deux plaintes déposées par l'opposition, une enquête a été ouverte en avril par la brigade de recherche d'Alès.

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Eloïse Levesque

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