NÎMES Primaire : l’engouement, c’est pas maintenant…
Une poignée de socialistes s’est mobilisée, hier soir, dans leur fédération pour suivre le premier débat de la primaire à gauche. Les militants espèrent un sursaut.
Symptomatique d’un parti affaibli, les « Hamontistes » ont fait bande à part, en proposant hier soir de visionner le premier débat de la primaire au Café Olive. « On ne fait pas bande à part », reprend Christophe Geneix, « on fait bande entre nous ». La nuance méritait d’être apportée… Dans cette brasserie appréciée de la gauche nîmoise, le référent de Benoît Hamon dans le Gard, n’a pas réussi à mobiliser les foules. La fédération qui proposait également de regarder le débat, n'a pas fait mieux. « Si la fédé avait réalisé une rencontre à l’extérieur de la permanence, ça aurait eu plus de poids », regrette Christophe Geneix, « le Nîmois de base ne se déplacera jamais dans un parti politique ! ».
En réalité, les causes de cette désaffection sont multiples. Au pouvoir, le PS ne fait plus rêver. Loin s’en faut. « C’est plus facile de créer une dynamique lorsque l’on est dans l’opposition », plaide Isabelle, pro-Manuel Valls. Très courte, la durée de la campagne a également du mal à accrocher les électeurs. Enfin, les candidatures « hors primaire » de l’ex-ministre de l’Économie Emmanuel Macron et du leader du Front de Gauche Jean-Luc Mélenchon affaiblissent l'exercice démocratique de La Belle Alliance Populaire.
Le revenu universel fait débat
Jacques, sympathisant, se félicite toutefois de l'organisation de ce scrutin : « les échanges entre les sept candidats vont pousser à la réflexion ». D’une « bonne tenue », le premier débat a dégagé quelques idées et fait apparaître certaines divergences, notamment sur la loi Travail ou le revenu universel. Une dernière mesure soutenue par Benoît Hamon. « Avec la révolution technologique, on prévoit une perte de 10% des emplois. Il faut trouver d’autres solutions pour permettre aux gens de vivre », appuie Christophe Geneix, désireux de voir émerger « un autre modèle de société ».
« Benoît Hamon est trop à gauche, trop utopiste », contredit Simon. Denis est du même avis : « sa mesure risque non seulement de créer une société à deux vitesses mais peut également inciter le travail non déclaré ». Ces socialistes préfèrent la « simplification et clarification des aides sociales » proposées par l'ex-Premier ministre.
Plus tard dans la soirée, les Nîmois se sont amusés des sorties du candidat Jean-Luc Bennahmias. L'ancien Vert, cofondateur du Modem, devenu soutien de François Hollande a, par exemple, découvert sur le plateau de TF1 qu’il proposait, sur son site internet, la création d’un corps de vigiles privés… « Il est fabuleux ! », balance un militant. Manuel Valls a également fait sourire lorsqu'il a déclaré avoir particulièrement été « marqué » par son discours post-attentat.
Primaire ou congrès socialiste ?
À travers le choix du candidat à la Présidentielle, les militants secoués par le quinquennat Hollande attendent « une clarification de la ligne politique du PS ». Gare néanmoins à ne pas « transformer cette primaire en congrès du PS », craint un socialiste. « La clef de la primaire, c’est la mobilisation », ajoute un autre, espérant que « ces débats réussissent à susciter l’engouement autour d’un candidat ». Le prochain se déroule ce dimanche sur BFMTV, RMC et iTélé de 18 heures à 20 h 30.
Coralie Mollaret