Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 02.10.2015 - abdel-samari - 3 min  - vu 154 fois

POLITIQUE Alain Fabre Pujol : "Je quitte EELV"

Alain Fabre Pujol. Photo : Coralie Mollaret / Objectif Gard.

"Je suis venu vous dire que je m’en vais", c'est le titre du communiqué de presse qu'Alain Fabre Pujol a fait parvenir aux rédactions locales pour annoncer son départ de EELV.

 www.objectifgard.com vous propose de découvrir sa déclaration de départ dans son intégralité :

"J'ai adhéré à Europe Ecologie Les Verts en 2010, lors de sa création autour de personnalités qui ont marqué l’écologie politique : José Bové, Daniel Cohn-Bendit, Cécile Duflot, Eva Joly, Michèle Rivasi, … d'autres encore.

C'était pour moi et mes amis la volonté de réussir la construction d’une république sociale (cf marcel Gauchet) tout en portant l’écologie politique comme discours structurant de la société en devenir : quelle terre laisserons-nous à nos enfants ? Tout en faisant nôtre le mot d’ordre de Jaurès : aller à l’idéal et comprendre le réel, ouvrir la voie à une écologie positive ouverte au monde. 

Le contenu environnemental de cet engagement est fort : pollutions, santé, démographie, alimentation, transports, gestion des ressources (eau et matières premières), lutte contre les gaspillages et le nucléaire, …mais aussi les sujets de la démocratie et du modèle de développement économique ainsi que des questions sociétales (racisme, culture, droit des femmes, éducation, …). Et j'y ai rencontré des gens formidables, qui m'ont permis d'approfondir divers de ces sujets dans une belle histoire politique et amicale.

Mais 5 ans après c'est un constat amer : l’aile historique la plus fermée de l’ancien parti « les verts » n’a jamais admis ni sa perte passagère d’influence, ni  l’ouverture au monde des écologistes; ceci s’est traduit par 5 ans de combats internes pour faire évoluer une posture par trop sectaire, pour essayer d’affronter la réalité sans rester reclus en interne, donner place à celles et ceux qui s’ouvrent à la vie. La défaite de la morale politique au bout du chemin avec un congrès régional gagné il y a deux ans, jamais accepté par les sectaires historiques, conduisant par lassitude notre secrétaire régional à la démission à la suite de mauvais combats, ceci venant après des retournements de vote trop nombreux.

Ce mauvais combat interne a été mené par des sectateurs sous le feu de la violence verbale outrancière et au détriment de notre vrai combat, celui de l’écologie politique ; certains ont préféré, préfèrent, les batailles endogamiques à la confrontation du réel.

Ce mauvais combat a été mené par les mêmes avec une passion du droit animant des amateurs peu éclairés en ce domaine, ce qui ne laisse pas de surprendre pour des gens qui souhaitent changer la structure de nos sociétés; maniement du droit interne, pâle copie du droit conservateur, qui nous a conduit jusqu’au tréfonds de l’histoire d’anciens mouvements écologistes ce qui n’est pas acceptable aujourd'hui.

EELV a, aussi, sombré corps et âmes, dans la présidentialisation du régime alors que notre engagement  pour une autre forme de démocratie, dont la proportionnelle, aurait dû nous en éloigner comme l’avait montré en son temps une haute figure de l’histoire de la gauche française Pierre Mendès France.

EELV a joué une partition infernale depuis cinq ans ne permettant pas une construction dans la durée de cet émergent mouvement politique avec des choix d’alliances là où notre identité aurait dû primer pour nous affirmer, inversement présent là où se découvrent nos points faibles ; crise d’adolescents qui se croient supérieurs aux ainés. Oserai-je écrire parodiant Lénine: l'écologisme maladie infantile du communisme? La fascination du pouvoir immédiat a fait d’EELV un parti mort-né.

Dernière défaillance en date : le principe de l'autonomie votée en juin par une Assemblée Générale régionale pour les élections régionales de décembre et une vaste opération partisane conduite pendant l’été volant ce vote pour une alliance, à notre détriment programmatique et humain, avec des partis de gauche très éloignés voire opposés aux thèses  qui structurent l’écologie politique. La goutte d’eau … que confirme le refus par les mêmes d'une alliance technique EELV/Front de Gauche/PS au conseil municipal de la ville de Nîmes pour faire face au FN dans le cadre du renouvellement du conseil communautaire; il en est à EELV comme au front de gauche qui ne font pas de différence entre un adversaire mortel (l’extrême droite et le FN) et un concurrent républicain, ce n'est pas la première fois, c'en est trop. 

L’écologie politique étouffe à EELV !

D’autres formes d’engagements, d’autres structures, d’autres chemins  peuvent exister permettant de conjuguer tout à la fois innovations sociales, écologistes et batailles dans les institutions. C'est ce chemin que je prends en ayant une pensée amicale pour celles et ceux qui font le choix de continuer à militer en interne.

Je quitte EELV".

Abdel Samari

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