Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 05.12.2020 - thierry-allard - 3 min  - vu 442 fois

ALÈS/BAGNOLS Mobilisation contre le chômage et la précarité

Martine Sagit, secrétaire générale de l'Union Locale de la CGT d'Alès, première à prendre la parole ce samedi après-midi à l'occasion de la manifestation. (Photo Corentin Migoule)

Ce 5 décembre marque la journée nationale de mobilisation contre le chômage et la précarité. Dans le Gard, des manifestations se tenaient à Bagnols ce matin et Alès cet après-midi.

À Bagnols, FSU, Solidaires et la CGT appelaient à la mobilisation à 10h30 devant le monument aux morts de la place Urbain-Richard. Par cette matinée glaciale, ils étaient environ 80 à avoir répondu à l’appel des syndicats pour dire non au chômage et à la précarité, et dénoncer les politiques menées par le gouvernement en la matière.

« En France, le nombre de citoyens dans la précarité ne cesse d’augmenter, en 2019 on en comptait 9 millions, et en 2020 12 millions, soir près de 19 % de la population », avancera Mohammed Hammani, pour la FSU du Gard rhodanien. La crise sanitaire n’a fait qu’empirer le problème, « et plusieurs associations caritatives tirent la sonnette d’alarme », souligne le syndicaliste, avant de prendre l’exemple de « l’explosion du nombre d’étudiants en détresse. » S’attardant ensuite sur le cas de la fonction publique, Mohammed Hammani estimera que « le constat est le même : une précarité qui progresse inexorablement. » Et le syndicaliste de s’en prendre au point d’indice, gelé depuis dix ans.

Ce matin, lors de la manifestation à Bagnols (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

« L’État est défaillant, la covid-19 a mis en lumière le fait que nos revendications de ces dernières années sont légitimes et réalisables », estimera ensuite Marion Couffin, de Solidaires 30 et Sud Santé sociaux. La syndicaliste s’en prendra également aux entreprises du CAC 40, avant d’affirmer qu’il était « urgent d’avoir un plan de rupture avec les politiques néolibérales et liberticides. » Parmi les revendications partagées par les syndicats, on retrouve l’arrêt des licenciements boursiers, la semaine de 32 heures, la suppression de la réforme du chômage et l’abandon de celle des retraites, le SMIC à 1 700 euros, le recrutement de fonctionnaires et l’arrêt des contrôles et des sanctions contre les chômeurs et les précaires.

Après avoir fait respecter une minute de silence en mémoire de la militante Gisèle Coutaud, décédée fin octobre, Carine Lahaye, de la CGT, s’en prendra vertement au gouvernement, « inapte dans ses choix politiques et économiques. » Un gouvernement qui, selon la syndicaliste, aura profité de la crise sanitaire pour « agrandir encore le fossé entre les riches et les autres. » « L’espoir, c’est que comme en 1789 le peuple saura se soulever contre toutes ces décisions véreuses », lancera-t-elle ensuite.

À Alès, l'appel annuel de la CGT (le 18e) à manifester pour la préservation des droits sociaux a réuni environ 200 personnes devant la sous-préfecture, peu après 14 heures. « Nous avons volontairement laissé le camion et la sono au local car l'heure n'est pas à la musique », prévenait d'emblée Martine Sagit, la secrétaire générale de l’union locale (UL) de la CGT d’Alès.

Après avoir averti que la manifestation resterait statique, Martine Sagit s'égosillait au micro, relié à une enceinte, avant que celle-ci, en mal de batterie, ne finisse par céder. Qu'importe, Stéphanie, porte-parole du collectif Libre en Cévennes, lui tendait aussitôt un mégaphone et la Cégétiste reprenait de plus belle : « La crise sanitaire, mal gérée par le gouvernement, se transforme en grave crise économique, sociale, écologique, démocratique et idéologique. » Et de poursuivre : « Chaque jour, des milliers de personnes basculent dans une extrême pauvreté. Les syndicalistes paient le prix fort de la répression et sont de plus en plus sanctionnés et entravés dans leur activité militante. » Aussi, la CGT réclamait « le retrait pur et simple de la réforme de l'assurance chômage et un vrai plan de développement de l'emploi. »

À ces revendications, s'agrégeait une lutte contre la loi "sécurité globale", pour laquelle « il n'y a pas que l'article 24 qui pose problème. Tous les articles de ce projet sont des atteintes aux libertés démocratiques », clamait à son tour Michel Viala, en qualité de président du collectif Libre pensée du Gard. Ce dernier poursuivait en exprimant son refus que « la France ne soit le pays des violences policières et des atteintes à la liberté d'informer. D'autre part, nous ne voulons pas d'une société où l'État nous voit avec des drones et des caméras sans être lui-même vu. »

Parmi les manifestants où l'on distinguait quelques Gilets jaunes, les drapeaux de la France Insoumise, ceux de Solidaires et de Lutte Ouvrière flottaient aux côtés des drapeaux rouges de la CGT, tandis que la police nationale surveillait les débats pacifiques depuis le rond point du boulevard Louis Blanc, au niveau de la brasserie La Rotonde.

Corentin Migoule (à Alès) et Thierry Allard (à Bagnols)

Thierry Allard

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