BAGNOLS L’état du commerce des Escanaux post-Intermarché fait débat
C’est quand un magasin ferme qu’on se rend compte de ce qu’il représentait pour un quartier.
La fermeture de l’Intermarché du quartier des Escanaux en février dernier n’est pas passée inaperçue, dans un quartier classé prioritaire dans le cadre de la nouvelle politique de la ville.
« Une souffrance réelle »
Ainsi, le Parti communiste local a réalisé une enquête en octobre et novembre dans le quartier, auprès de 201 personnes, dont les résultats ont été présentés lors d’une réunion publique mardi soir. « Il en ressort une demande forte d’un commerce multiservices, de type supérette à bas prix », explique le secrétaire de la cellule de Bagnols du PCF Michel Veysset. Dans l’enquête, 98 % des sondés estiment « important ou très important » la réouverture d’un commerce. Un résultat quasi stalinien, que le secrétaire de la section Gard rhodanien du PCF Michel Tortey explique par « une souffrance réelle » engendrée par la fermeture du supermarché dans le quartier. « Une femme que je connais en a fait une dépression nerveuse, c’était un lieu de rencontres, comme un bistrot », dira une femme dans l’assistance du centre culturel.
Si ce n’est pas la mairie qui a décidé de fermer l’enseigne, et qu’elle n’a pas le pouvoir d’en ouvrir une autre, la municipalité est critiquée : « on n’a pas de réponses, simplement quelques bribes ces dernières semaines sur des projets faramineux », affirme Michel Tortey, quand le militant communiste Elian Cellier dénonce « discours lénifiant » de la mairie sur ce dossier.
L’adjoint chargé du dossier Maxime Couston, directement visé, était là, d’abord silencieux, avant de prendre la parole pour s’expliquer : « la fermeture du petit Intermarché est du fait du groupe national, dans toutes les villes de la dimension de Bagnols, s’ils ont deux magasins, ils ferment celui du centre-ville. » Ceci dit, l’élu a embrayé sur l’action municipale : « on a contacté des enseignes, mais le souci c’est que l’Intermarché est invendable, il est trop grand, plus aux normes et le montant des travaux est impensable. »
« Il s’est passé quelque chose ce soir »
Alors la municipalité est parti sur un plus gros projet, qui consisterait à raser l’Intermarché et deux bâtiments attenant, et « récupérer l’espace Jean-Mercadier pour la mairie et les associations mais comme le groupe veut récupérer ses billes, ils ont proposé de construire au dessus de l’espace public des appartements », explique Maxime Couston, avant de préciser qu’« Intermarché vient de faire expertiser le bâtiment, et va négocier avec le porteur de projet pour le vendre. » In fine, « l’espace commercial resterait comme aujourd’hui, et on en profiterait pour réaménager la place Pierre-Boulot. »
Sauf que « c’est compliqué, c’est long, c’est un projet ambitieux qu’on espère finir avant la fin du mandat », poursuit l’adjoint, que la salle attaque sur le manque de communication sur ce projet. « Jusqu’à maintenant je n’avais pas de billes, vous m’auriez encore plus engueulé », s’est défendu Maxime Couston, avant que Michel Tortey ne lui lance que « nous sommes des gens de dialogue, c’est tout ce qu’on demande ! »
Maxime Couston prendra l’engagement « à partir de maintenant de vous tenir informés régulièrement, et dans les mois à venir on va réorganiser des réunions de quartier. » « Il s’est passé quelque chose ce soir, on vous a entendu prendre un engagement, mais il va y avoir un besoin de faire circuler l’information et de bâtir un vrai projet de communication », conclura Michel Veysset, avant que Maxime Couston ne finisse son propos sous les… applaudissements. Comme quoi, le dialogue…
Thierry ALLARD