Publié il y a 10 ans - Mise à jour le 21.06.2013 - stephanie-marin - 3 min  - vu 418 fois

ALÈS Le papa poule des Près-St-Jean quitte le nid de RAIA pour se lancer en politique

Brahim Aber, le président de l'association RAIA célèbrera son dernier Festival des Près-Saint-Jean. Photo DR/S.Ma

Brahim Aber, c'est le père et par conséquent le repère des Près-Saint-Jean. Sa passion, ses ambitions et son obstination, il les a mises au service de l'association Rencontre et Amitié d’Ici et d’ailleurs (RAIA) implantée dans ce quartier alésien d'un peu plus de 3 000 habitants depuis 1986. Brahim Aber en est son président depuis 2008. C'est cette même année qu'est né le désormais célèbre Festival des Près-Saint-Jean. Un hasard, certainement pas. "Il manquait un vrai événement aux Près-Saint-Jean, quelque chose qui fédère les gens et qui puisse montrer que dans un quartier, on est capable de mener des actions importantes avec des stars nationales et même internationales, lance le président de RAIA avec sa fougue habituelle. Aujourd'hui, après cinq éditions passées (avec l'aide de l'association Melting pop), on sent que ce festival crée une effervescence dans le quartier. Les gens m'interpellent dans la rue pour me demander si nous avons besoin d'aide."

De l'aide, l'association alésienne va en avoir besoin car cette année, ce ne sont pas deux soirées qui sont prévues mais trois avec entre autres un concert de Sinik et de sa compagne, Kayan Samet. Trois soirées gratuites de trois styles différents, soul, rock et rap (Voir le programme ici). "Ce Festival, même si c'est la fête annuelle de l'association et du quartier, nous voulons l'ouvrir à tous. L'an passé, nous avons accueilli 2 500 personnes pour le concert de Rim'K (leader du groupe 113, Ndlr), pour cette édition j'espère attirer entre 6 000 et 8 000 personnes sur les trois soirs." Trois petits soirs qui coûtent cher à l'association soit 20 000€, même si elle bénéficie de subventions de la part du Conseil Régional (1 000€), du Conseil général du Gard (6 000€) et de la Ville (3 000€). "Nous aurions aimé que la Ville s'aligne avec le Département, ce dont il était question à un moment donné. Mais lorsque nous appelons le cabinet du Maire pour savoir ce qu'il en est, le téléphone sonne dans le vide" lance d'un air taquin Brahim Aber avant de poursuivre : "J'espère que cette absence de réponse n'est pas liée à mon engagement politique."

Brahim Aber quittera ses fonctions de président de RAIA en septembre

Les mots sont lancés. Depuis quelques semaines, Brahim Aber ne cache plus ses ambitions réfléchies de longue date. S'il saute le pas maintenant c'est parce qu'il a décidé de quitter son poste de président de RAIA. "J'ai fait grandir l'association, j'ai fait le ménage là où il devait être fait pour qu'elle soit saine et ainsi reconnue. J'y suis attaché et je continuerai à venir boire mon café ici comme je le fais tous les jours, mais je ne veux pas que l'association soit pénalisée par mon engagement. C'est pour cela que dès la fin du mois de septembre, je n'en serai plus le président. RAIA ne doit pas être prise dans une guerre politique." Ni de droite, ni de gauche, Brahim Aber se revendique sans étiquette. "Je ne veux pas jouer le jeu du Front national et dire "Tous pourris". Si je m'engage, c'est parce que je pense que je peux faire bouger les choses autrement dans l'intérêt des Alésiens... et de tous les Alésiens pas seulement ceux des quartiers. J'ai vécu plus de 20 ans aux Près-Saint-Jean et aujourd'hui même si je n'y habite plus, il ne se passe pas un jour sans que j'y vienne, mais mon identité est Alésienne."

A 38 ans, et près de deux décennies d'engagement dans le monde associatif, l'éducateur spécialisé au franc-parler et jusqu'au-boutiste, veut maintenant se tourner vers la politique avec trois axes de travail déjà définis : "L'emploi, la sécurité et le vivre ensemble. Je veux faire comprendre aux gens qu'habiter aux Près-Saint-Jean, aux Cévennes, ou autre, c'est aussi un avantage. Je voudrais revenir au brassage des années 80 et c'est possible, ici, aux Près-Saint-Jean, nous avons 40 à 50% des logements qui sont vides, s'enthousiasme Brahim Aber. J'ai des propositions et des idées nouvelles. Je n'ai plus envie d'avoir peur des influences politiques et le fait d'avoir milité plus de 20 ans dans le milieu associatif, sur le terrain, me donne toute la légitimité. Il faut toujours commencer par faire de petites choses pour arriver à en faire de grandes. Aujourd'hui, je suis prêts en toute humilité à faire de grandes choses avec le soutien de mon équipe. Je veux pousser les portes que les réelles minorités n'ont jamais poussé sur Alès."  A suivre donc...

Propos recueillis par Stéphanie MARIN

stephanie.marin@objectifgard.com

Stéphanie Marin

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