Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 22.10.2014 - thierry-allard - 3 min  - vu 390 fois

FAIT DU JOUR Les communistes bagnolais se voient en « lanceurs d’alerte »

Le local de la section communiste du Gard rhodanien, à Bagnols (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Ils sont « très inquiets » : les communistes bagnolais estiment que les situations financières de la ville de Bagnols et de l’agglo du Gard Rhodanien sont préoccupantes.

Sur la ville, le secrétaire de la section communiste du Gard rhodanien Michel Tortey évoque plusieurs sujets, à commencer par la condamnation de la ville pour ne pas avoir payé le SDIS.

« Des artifices comptables »

« Si Bagnols ne paye pas, c’est qu’elle n’en a pas les moyens », affirme-t-il. Et le communiste de s’interroger sur les fonds qui ont finalement permis à la ville de payer le SDIS, relevant qu’« il y a eu un emprunt concomitant au paiement du SDIS. Il correspond aux même sommes, sachant qu’il est interdit de payer du fonctionnement avec un prêt. Si c’est le cas, c’est illégal. »

Pour le maire de Bagnols Jean-Christian Rey, les communistes « confondent trésorerie et budget, ça n’a rien à voir. On fait des avances, il arrive de temps en temps qu’on soit un peu tendus. »

Mais d’après les communistes bagnolais, ce ne serait pas tout : les précédents budgets municipaux auraient été « équilibrés par des artifices comptables. Le stade de l’Ancyse, en vente, a été mis dans les recettes alors qu’il n’a pas encore été vendu, et certaines subventions reviennent chaque année, comme si elles n’étaient pas tombées », explique Michel Tortey.

Concernant le stade de l’Ancyse, Jean-Christian Rey explique qu’il est « en face des dépenses prévisionnelles, tant qu’on ne l’a pas vendu, on ne fait pas les dépenses. On a fait ça par un souci de clarté. » Et le maire d’indiquer que le stade de l’Ancyse sera rayé des recettes prévisionnelles lors de la prochaine décision modificative, le 22 novembre, en attendant : « si l’an prochain on arrive à le vendre, on fera une décision modificative dans l’autre sens. »

« Les communistes sont aigris »

Ne disposant plus d’élus municipaux depuis leur faible score aux dernières municipales (4,86 % au premier tour, non qualifié au second), les communistes n’ont pas accès aux comptes, et reconnaissent avoir « du mal à se faire entendre. On se sent seuls. » A posteriori, peut-on penser que le choix de ne pas refaire alliance avec le maire sortant et réélu Jean-Christian Rey (PS) comme en 2008 n’était pas le plus judicieux ? « On a fait un choix, explique Michel Tortey. On savait que c’était risqué, mais si on voulait des élus, on n’avait qu’à mettre un mouchoir sur nos convictions et à repartir avec Rey. »

Pour Jean-Christian Rey, c’est simple, les communistes sont « aigris, parce qu’ils ont fait 4 %. »

« Plus que des inquiétudes »

Au niveau intercommunal, les communistes bagnolais ont « plus que des inquiétudes ». Tout d’abord, concernant la Cotisation foncière des entreprises (CFE), qui a remplacé la taxe professionnelle. Cette CFE n’aurait « pas été reversée dans plusieurs communes » d’après le secrétaire de section.

Du côté de l’agglo, on reconnaît un « souci de perception de taxes sur le CEA » suite à une erreur des services fiscaux ayant entraîné un trop perçu de la communauté de communes Cèze Sud, composée de Codolet, Chusclan et Orsan, disparue depuis. « Du fait de cette situation, on a arrêté de reverser la CFE à ces trois communes depuis le début de l’été, détaille Guillaume Jarrié, directeur de cabinet du président de l’agglo du Gard Rhodanien. On travaille sur le dossier avec eux, on a demandé à l’État une compensation, si on l’obtient on la reversera à ces trois communes. »

Soit. Mais qu’en est-il des autres communes de l’agglo ? Nous avons demandé au maire de Pont-Saint-Esprit Roger Castillon si sa CFE lui était bien reversée en temps et en heures : « Nous n’avons aucun retard sur la CFE, qui représente pour nous environ 160 000 euros mensuels. »

« On veut que les citoyens se réveillent »

Mais les communistes pointent aussi des retards de paiement de l’agglo aux communes qui lui mettent à disposition des personnels et des salles. « Il y a des villes qui ont des retards de paiement importants de la part de l’agglo », affirme Michel Tortey.

D’après nos informations, Pont-Saint-Esprit serait concernée. Son maire Roger Castillon reconnaît « un retard administratif », tout en expliquant que « c’est en cours de règlement. » Même son de cloche à l’agglo du Gard Rhodanien, où on avoue « un peu de retard administratif », mais « pas de souci particulier. »

Les communistes quant à eux demandent « de la transparence, ce qu’on n’arrive pas à obtenir. On s’étonne que les autres communes et élus soient sur des questions annexes, surtout qu’il y a deux facteurs aggravants : les dotations de l’État vont baisser, et l’agglo va récupérer la compétence transport. Edgard, combien cela va coûter ? »

Pour eux, pas de doute, « à la fin, la solution sera d’augmenter les impôts. » Alors Michel Tortey l’affirme : « on se qualifie de lanceurs d’alerte, on informe les citoyens. On veut qu’ils se réveillent, s’en mêlent. »

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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