VILLENEUVE La Chartreuse explore les « ostracismes ordinaires »
La 8e Nuit de la Chartreuse se tenait hier à la Chartreuse de Villeneuve.
L’occasion de mettre à l’honneur des artistes en résidence à la Chartreuse ces dernières semaines, qui ont pu présenter leurs travaux en cours. Après la pièce jeunesse Les Bruits du Monde de l’auteur Canadien Martin Bellemare, c’est l’auteure et actrice Marion Aubert qui a présenté ses travaux, après un an de travail.
Marion Aubert est partie à la rencontre de 200 enfants dans toute la France. Des ses échanges avec eux sur des grands sujets comme l’amour ou la mort, elle a tiré notamment un documentaire — encore en cours de montage et partiellement présenté hier au public — et une pièce de théâtre, dont elle est en train d’achever l’écriture.
C’est cette pièce, La Classe Vive, qui a été jouée hier dans sa majeure partie par l’auteure elle-même et les deux acteurs Capucine Decastelle et Xavier Bazin. Dans cette lecture, l’auteure convoque une de ses inspirations majeures Margueritte Duras, venue d’outre tombe à la rencontre des enfants. Une grande tendresse se dégage de ce travail, qui dans sa globalité permet de dresser le portrait à l’instant T d’une classe d’âge en perpétuelle évolution, de ce qui la préoccupe, de ce qui l’écartèle.
Tout autre ambiance avec Ogres, de et par Yann Verburgh. Un texte fort, dur et souvent poignant sur l’homophobie. Un tour du monde de l’exclusion, de la violence, de la barbarie en 28 scènes dans 14 pays, de la France à l’Ouganda, en passant par les Etats-Unis, la Roumanie, l’Iran ou la Russie.
L’auteur convoque des témoignages dont on se demande tout du long s’ils sont inspirés de faits réels tout en espérant qu’ils ne le sont pas, incarnés brillamment par l’auteur lui-même, Martin Bellemare, Rémi De Vos et les élèves de l’option théâtre du lycée Frédéric-Mistral d’Avignon.
La pièce touche en plein cœur, on en sort secoué et indigné par le flot de connerie abyssale entraînant une absurde violence tant physique que verbale, point commun entre cette série d’histoires. Un texte salvateur, alors que les actes homophobes ont connu une hausse spectaculaire ces derniers mois en France. La lecture était suivie d’un débat sur le thème ostracismes ordinaires quel rôle pour les auteurs et de la pièce Days Of Nothing.
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Parallèlement à ces créations, le public a également pu admirer l’installation L’Ombre des mots, de la plasticienne Edith Schmid et du concepteur lumière Gilles Oeuvray, en résidence depuis une semaine à la Chartreuse.
Une installation faisant la part belle aux jeux de lumière, auxquelles les plaques de zinc et de fer d’Edith Schmid se prêtent merveilleusement.
La prochaine Nuit de la Chartreuse, avec pour thème les actes de naissance, se tiendra le samedi 7 mars à partir de 17 heures (entrée libre).
Thierry ALLARD
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