C’est un conseil municipal un peu particulier qui s’est tenu hier soir à la maison de l’entreprise.

Une réunion qui a démarré par trois hommages à trois personnes récemment disparues : l’ancienne conseillère municipale Luce Arene, l’ancienne membre active de la communauté associative de Bagnols Annette Hemmar et le jeune employé municipal Kenji Farel, qui s’est donné la mort il y a 10 jours au centre culturel. Particulier aussi car toutes les délibérations de l’ordre du jour pourtant particulièrement chargé ont été votées à l’unanimité.

« Préparer l’acte de vente »

Un ordre du jour qui comprenait notamment une délibération quelque peu technique concernant la parcelle de l’ancien stade de l’Ancise, la déclassant du domaine public au domaine privé communal en vue de sa vente.

De quoi relancer les spéculations sur une vente proche du terrain, pour l’élu d’opposition Serge Rouquairol : « cette disposition indique que peut-être une vente se prépare. Si tel est le cas, je vous demande de nous préciser quelles prescriptions vous avez donné au promoteur retenu. »

Le maire Jean-Christian Rey lui a donné la même réponse que depuis des mois, à savoir « on attend d’avoir des projets qui correspondent à notre volonté, à savoir quelque chose de pas trop haut, avec des commerces. »

Son premier adjoint Jean-Yves Chapelet s’est fait plus précis : « ce terrain fait l’objet d’une publication, avec un cahier des charges associé. Des personnes intéressées ont retiré le dossier, et lorsque le choix sera fait il sera présenté au public et au conseil municipal. »

Une chose est sûre : « le cahier des charges privilégie la qualité de vie, affirme le premier adjoint, mais là cette délibération est prise uniquement pour préparer l’acte de vente. »

Reste à savoir à quelle échéance le terrain sera vendu, car l’enjeu est de taille pour la ville, surtout dans un contexte budgétaire plus que jamais contraint : le terrain de l’Ancise est estimé à environ un million d’euros.

Et aussi :

Les goûts et les couleurs : la subvention de 800 euros accordée à l’association BabArt, qui propose une artothèque à la médiathèque, a été l’occasion d’un mini-débat sur les goûts de l’opposition en matière d’art. Ainsi, la conseillère municipale d’opposition Claudine Prat, membre du groupe Bagnols c’est vous, s’est dite « tout à fait favorable à la subvention sur le principe, par contre ces œuvres sont réservées à un public très averti, c’est un art très singulier. » « Il y a de tout, et aussi des choses très originales » lui a répondu le maire, avant que le conseiller municipal FN-RBM Stéphane Perez n’en remette une couche : « je ne vais pas défendre cet art là, je comprends que certains aiment, mais pour moi ce n’est pas vraiment de l’art. » « C’est le but, faire réagir » défendra Jean-Christian Rey. La passe d’armes se poursuivra cinq délibérations plus tard, à l’occasion de l’attribution d’une subvention de 300 euros à l’académie de Lascours, quand Stéphane Perez lancera « on ne peut pas inverser, donner 800 euros à eux et 300 aux autres ? » « Vous attendrez 2020 ! » rétorquera le maire, avant que l’élu frontiste ne précise que « c’était de l’humour. » « Moi aussi, expliquera Jean-Christian Rey. Je ne vous souhaite pas de gagner Bagnols. »

La baisse des indemnités de fonction des élus votée : elle avait été annoncée lors du vote du budget, elle a été votée hier soir. Les indemnités de fonction des élus vont donc baisser de 10 % à compter du 1^er avril, « pour participer comme tout le monde à l’effort pour boucler le budget 2015 », a estimé le maire.

Fin de conseil municipal houleuse : à l’issue de la dernière délibération, et alors que tout le monde se préparait à regagner ses pénates, Stéphane Perez a démarré un laïus expliquant qu’il avait été « interpellé par des parents d’élèves de l’école primaire Célestin-Freinet car ils ont eu à signer un mot demandent l’enseignement de la langue arabe. » Le maire va alors l’interrompre, lui reprochant d’utiliser le conseil municipal comme « une tribune politique » « C’est scandaleux, dégueulasse ! » lancera l’élu frontiste, alors que l’adjointe à l’éducation Emmanuelle Crépieux était en train d’expliquer qu’il s’agissait d’un dispositif de l’Education Nationale, « enseignement langue et cultures d’origine mis en place depuis des années dans toutes les écoles de France, tout enfant peut y participer. » Pas de quoi convaincre Stéphane Pérez : « c’est tellement bien présenté que les gens se demandent si c’est obligatoire ! C’est un scandale ! » Le maire clora les débats en estimant que « c’est très bien, comme ça on voit le vrai visage du FN. »

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com