Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 20.05.2015 - coralie-mollaret - 4 min  - vu 273 fois

FAIT DU JOUR Denis Bouad (PS) : "Je suis prêt à négocier avec la droite"

Denis Bouad, président PS du conseil départemental. Photo : Coralie Mollaret / Objectif Gard.

Avec une majorité relative au conseil départemental, la gauche ne peut plus gouverner seule. Ouvert aux discussions avec la droite, le président Denis Bouad doit prochainement rencontrer le sénateur-maire UMP Jean-Paul Fournier. Au menu notamment, le financement du Musée de la romanité. 

Objectif Gard : Depuis maintenant plusieurs semaines, vous êtes président du Département. En quoi votre gouvernance est-elle différente de celle de vos prédécesseurs Damien Alary et Jean Denat ?

Denis Bouad : Le contexte est différent puisque nous avons une majorité relative. Il faut aujourd’hui trouver le consensus pour l’intérêt des Gardois. Jusque là, les élus de l'opposition votaient les dépenses du conseil départemental. Aujourd'hui, je ne vois pas pourquoi cela changerait. C'est à l'opposition d'être différente et de mettre les mains dans le cambouis.

GOUVERNANCE DU DÉPARTEMENT 

Lors de la pause de la première pierre du Musée de la romanité, le sénateur-maire Jean-Paul Fournier a fait un appel du pied à Denis Bouad pour le financement de son projet. Photo : Coralie Mollaret / Objectif Gard.

OG : Un mot sur le conflit entre les salariés et la direction de la STDG qui a duré trois semaines. Quel est votre sentiment ? 

D.B : Transdev ne voulait rien négocier au départ. Les chauffeurs ont obtenu 0,6% et 300 euros de prime pour l’ensemble des salariés. Des pénalités seront appliquées et nous défendront les intérêts du Département. Pour les usagers, nous réfléchissions avec Olivier Gaillard, vice-président en charge des Transports, pour faire un geste en direction des abonnés, lésés par le mouvement.

OG : Lors de la dernière Assemblée, l'opposition était prête à bloquer certaines délibérations. Qu'êtes-vous prêt à concéder à l'UMP et aux centristes pour valider vos budgets ?

D.B : Je suis prêt à travailler avec les agglomérations de Nîmes et d’Alès mais aussi avec toutes les communes et communautés de communes pour trouver des solutions autour de l’emploi et le logement.

OG : Seulement, le développement économique ne relève plus de vos compétences…

D.B : Oui, mais les décideurs (Etat, Région et Communautés de communes) font appel au Département pour financer leurs projets. Quand nous finançons à hauteur de 30 ou 40% un nouveau réseau d'assainissement d'une communauté de communes, cela créé de l'activité. Le tourisme devient aussi une compétence partagée, qui revêt de grands enjeux économiques. D'ailleurs j'ai proposé aux agglomérations d'Alès et de Nîmes d'entrer dans le conseil d'administration pour développer l'ADRT. Les élections sont passées, des hommes et des femmes ont été élus pour faire avancer le département.

OG : Vous allez rencontrer la semaine prochaine le maire de Nîmes JP.Fournier. Allez-vous financer le Musée de la romanité ?

D.B : L’intérêt, c’est le développement économique et touristique. Le Musée de la romanité rentre pile-poil dans ce créneau. Je suis ouvert à tous les projets intéressants, de droite comme de gauche. Mais il faut être cohérent. Le Département a aussi des priorités, et nous attendons de la mairie de Nîmes qu'elle nous accompagne dans nos projets. Je suis prêt à négocier avec la droite.

OG : Pensez-vous réaliser un audit des finances publiques réclamé par l'opposition ?

D.B : Ce n'est pas nécessaire. Il y a un rapport de la Chambre régionale des comptes qui a été effectué il y a trois ans. Idem pour Habitat du Gard, il y a un an et demi. Par contre, je pense qu'il faudrait faire appel à un cabinet privé pour réaliser un audit organisationnel. Nos services réalisent parfois des missions que nous confions à des associations. La mise en place d'un outil interne de contrôle de gestion peut être pertinent. Il servira à vérifier la mise en place de nos politiques dans les services. Je l'ai fait pour Habitat du Gard qui a 350 salariés, le conseil départemental en a 3 200 !

AFFAIRE PRADILLE 

Denis Bouad, président du Département du Gard. Photo : Coralie Mollaret / Objectif Gard.

OG : Autre dossier chaud, l'affaire Pradille. Elle refait surface vingt ans après la condamnation de l'ancien président d'Habitat du Gard pour détournement. Vous avez porté plainte en 2013 contre lui pour savoir s'il avait organisé son insolvabilité. Pourquoi avoir attendu aussi longtemps ?

D.B : Au départ, nous avons voulu régler les choses à l'amiable. Mon avocat m'a conseillé d'attendre la fin des procédures judiciaires (appel et cassation, NDLR). Dans un même temps, j'ai changé de directeur général, pour des raisons qui n'ont rien à voir avec cette affaire. Habitat du Gard a, par ailleurs, changé de statut en devenant un office public et un projet de renouvellement urbain a été mis en route. L'affaire Pradille n'était pas notre première préoccupation.

OG  : Pourtant, 1,5 millions d'euros est une coquette somme. Est-ce qu'il n'y avait pas une forme de bienveillance à l'égard de Claude Pradille ?

D.B : Pas du tout ! Nous avons mandaté un huissier qui a mis un an pour nous expliquer que Claude Pradille était insolvable. Vous savez, la justice met aussi beaucoup de temps à aboutir. Dans tous les cas, j'espère bien récupérer une partie du million et demi qu'il doit à Habitat du Gard.

OG : Est-ce à cause de l'instruction en cours sur l'affaire Pradille que vous avez refusé de céder la présidence d'Habitat du Gard à Alexandre Pissas ?

D.B : Alors là, je m'en tape le coquillart ! Je suis à la tête d'Habitat du Gard pour réaliser des logements et faire aboutir l'ANRU 2. Un projet pour lequel j'ai oeuvré. Aujourd'hui quand je vois le quartier de Pissevin et du Mas de Mingue, j’ai honte. Le dossier ANRU 2 doit rapidement démarrer. Le fait de voir le quartier de Pissevin traverser par le TCSP, c’est déjà une bonne idée. Les acteurs économiques, sociaux et politiques doivent s’unir.

Propos recueillis par Abdel Samari et Coralie Mollaret

Coralie Mollaret

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