Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 26.06.2015 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 205 fois

GARD Conseil départemental sur fond de joutes politiques

De gauche à droite : les élus d'opposition Marie-Christine Peyric, Thierry Procida et Laurent Burgoa. De nombreux et vifs échanges ce matin, lors du conseil départemental du Gard. Photo : Coralie Mollaret / Objectif Gard.

Ce matin, les conseillers départementaux se sont réunis afin d'entériner les comptes 2014 et réajuster le budget 2015. Une séance ordinaire qui, toutefois, a donné lieu à de vifs échanges entre majorité et opposition. 

Il aura fallu cinq heures. Cinq longues heures aux élus pour débattre de la soixantaine de rapports soumise à leur vote. La séance publique de ce matin n'avait pas de grands enjeux, si ce n'est : la validation des comptes 2014 et l'ajustement de 28 M€ de lignes de crédits du budget 2015 (Décision modificative). Seulement depuis mars, la donne a changé rue Guillemette : la majorité relative de gauche (22 sur les 46 élus) ne lui permet plus de "régner sans partage", se réjouie Thierry Procida, président du groupe UDI et Indépendants.

Union politique autour des audits 

La séance démarre avec l'annonce du président Denis Bouad de lancer un triple audit : patrimoine, missions et finances. Ancien premier vice-président de Damien Alary, puis de Jean Denat, le socialiste "assume" la politique conduite ces dernières années, mais aspire à laisser sa marque de fabrique : celle d'un "réformateur". A l'unanimité, les élus consentent à débloquer 300 000 € afin de lancer un appel d'offre. Le cabinet indépendant sélectionné devra livrer ses conclusions avant la fin de l'année pour la préparation du budget 2016.

La situation financière du Département est toujours aussi difficile : au-delà des charges sociales (RSA, PCH, APA, Aide sociale à l'enfance…), la collectivité subit les baisses de dotations de l'Etat. La Décision modificative présente d'ailleurs une nouvelle diminution de 6 M€ de la DGF (Dotation Globale de Fonctionnement). "Ce n'est pas très sérieux de la part de Denat, l'ami de Valls… Il aurait dû prévoir !", cogne Laurent Burgoa. Le président du Bon Sens Républicain ne s'arrête pas en si bon chemin, et tacle le communiste Jean-Michel Suau - qui s'était abstenu pour ces mêmes raisons lors du vote du budget 2015 - : " tu votes la délibération !  Tu es social-compatible maintenant ?!".

Hausse de la taxe sur l'électricité rejetée 

Photo : CM/OG.

Pour pallier à la diète étatique, l'exécutif prévoit notamment une hausse de 0,25% de la taxe sur l'électricité. "Au moment où nos concitoyens sont matraqués d'impôts, vous voulez encore en rajouter. Nous voterons contre ce texte", réagit Laurent Burgoa. Même discours de la part des groupes UDI et Indépendants et Front National. La délibération est rejetée. Quelques rapports plus tard, les élus d'opposition valident le gel de l'augmentation des taxes sur la publicité foncière (15 M€ de recettes). "C'est à ne plus rien n'y comprendre", tacle le vice-président aux Finances, Martin Delors.

Fraude sociale : l'hémicycle irréconciliable 

L'opposition, qui ambitionne de rafler le strapontin exécutif, veut apparaître comme force de proposition. Laurent Burgoa évoque alors des pistes d'économies : "sur 6 ans dans les Alpes-Maritimes, le Département a pu récupérer 20  M€ de fraudes au RSA. Les Gardois qui travaillent en ont assez de se serrer la ceinture pour ceux qui abusent du système". Il n'en fallait pas davantage pour faire bondir Jean-Michel Suau (PCF) : "Selon le président de la CNAF, le montant total de la fraude est estimée à 149 M€ au niveau national. Combien pour la fraude fiscale ? 80 mds ! Allez contrôler ceux qui s'en mettent plein les fouilles". "Oui, comme Cahuzac", réagit Eddy Valadier (Bon Sens Républicain). "Il y en a aussi parmi vos amis", réplique le communiste. Denis Bouad reprend la parole : "le Département a pu récupérer 6,5 millions d'euros, mais a dû en reverser 4 millions à ceux qui en avaient le droit. Le solde net est de 2 millions par an, on est pas très loin…".

Une fois l'excitation des invectives retombée, l'élue de droite Marie-Christine Peyric propose une petite idée qui pourrait rapporter gros : "les dépenses énergétiques de la collectivité s'élèvent à plus d'1 M€. Nous gagnerons à embaucher un optimisateur de performances énergétiques. Les économies générées pourraient couvrir la création de ce poste et plus encore". "Nous avons commencé à le faire avec Damien Alary", répond Denis Bouad, "mais c'est une bonne proposition, nous la prenons en compte". Une réponse qui sonne comme un début de consensus. Comme quoi en politique, rien n'est impossible.

Coralie Mollaret

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