Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 04.04.2017 - boris-de-la-cruz - 3 min  - vu 488 fois

NÎMES L'escroc avait inventé la mort de son fils: une victime raconte

Valdegour photo illustration Objectif Gard

Une homme de 37 ans a été placé en détention provisoire hier au Palais de Justice de Nîmes. Il a été mis en examen pour "escroquerie aggravée". Il était déjà mis en examen depuis mars 2013 pour une affaire d'escroqueries et de violences sur son ex compagne, une commerçante de Nîmes qui aurait été dépouillée. 

Vendredi dernier, Otmane, 37 ans réussit à arnaquer des personnes proches des mosquées de Pissevin et de Valdegour. Depuis le début de la semaine dernière il écume les lieux de prière de Nîmes et il approche les fidèles qui lui ouvrent les bras. Et pour cause. Ce que raconte Otmane est d'une tristesse infinie. Il raconte qu'il a perdu son fils à cause d'un chauffard qui a pris la fuite quartier du Chemin Bas d'Avignon. Le garçonnet serait mort et la famille n'a pas d'argent pour organiser des obsèques au Maroc. Vendredi, l'escroc est filmé par un habitant de Valdegour qui veut organiser avec des amis une petite quête pour aider le père de famille dans la douleur. Dans ce film que nous avons visionné, un habitant de Pissevin raconte ce que lui a dit l'escroc, c'est à dire l'accident qui aurait conduit à la mort de l'enfant. Il porte une caisse et appelle à la générosité des gens du quartier. A ses côtés le père de famille ne bouge pas et remercie les futurs donateurs. La boîte de la générosité avec la photo d'un garçonnet est placée dans un magasin de Pissevin histoire de récolter des fonds. Après l'enregistrement, les images sont diffusées dans la nuit de vendredi à samedi sur la page Facebook d'un habitant de Valdegour.

"Dans la nuit près de 900 personnes avaient visionné la demande d'aide pour enterrer cet enfant. Mais des commentaires disaient de faire attention qu'il s'agissait d'une escroquerie", glisse notre témoin, déçu de l'attitude du faux père de famille qui a joué sur les sentiments et la solidarité des gens. Et des victimes de cette escroquerie vont décider de tendre un piège au père de famille.

"Après, nous nous sommes aperçus que l'accident dont il nous avait parlé ne s'était pas déroulé. Nous avons donné rendez-vous à cet homme et pour ne pas lui mettre la puce à l'oreille, il a choisi le lieu de rendez-vous. Nous lui avons dit que nous avions récolté en moins de 24 h, 1 900 euros", ajoute notre contact.

Rendez-vous est donc pris samedi matin dans un bar du quartier de la gare où le "papa" arrive sans se douter qu'il va passer un mauvais quart d'heure. "Il nous embrasse, nous remercie en nous appelant mes frères. Il nous raconte qu'il a déjà récupéré de l'argent qu'il a donné à la mère du petit. Et que la maman voulait absolument nous rencontrer pour nous remercier et qu'elle ferait le couscous. Bien entendu tout était inventé, il avait un aplomb incroyable", ajoute le témoin qui va ensuite filmer le moment où "l'escroc" va être confondu et arrêté par les personnes qui au départ voulaient l'aider. Car l'enfant dont il a utilisé la photo est un petit garçon qui a été assassiné en Belgique en 2009. L'accident mortel du garçonnet ne s'est jamais déroulé à Nîmes.

Arrêté par ses victimes samedi matin, il est remis aux policiers. Hier, il a été mis en examen pour "escroquerie aggravée". Mais Otmane n'est pas un inconnu pour la justice. Il est mis en examen depuis mars 2013 pour des violences et des escroqueries sur une commerçante devenue sa compagne. Cette affaire n'a pas encore été jugée.

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Boris De la Cruz

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