Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 18.05.2017 - coralie-mollaret - 4 min  - vu 214 fois

LÉGISLATIVES Ce qu’il faut retenir du premier débat sur l’économie…

De gauche à droite : Françoise Dumas, Jean-Paul Boré, Marjorie Enjelvin. Le syndicat patronal UPE30 a lancé sa quatrième édition des Grands oraux de l'économie, à l'occasion des Législatives des 11 et 18 juin. (Photo : Coralie Mollaret)

Première circonscription. Seulement trois sur les six candidats invités par l'UPE30 ont débattu sur l'économie du territoire. 

Avec un taux de chômage supérieur à la moyenne nationale, le développement économique est un enjeu majeur dans le Gard. Lundi soir, l’UPE30 a organisé un débat dans les locaux de la fédération française du bâtiment. L’occasion pour les candidats conviés à y participer (Françoise Dumas, Jean-Paul Boré, Sylvette Fayet, Thierry Procida, Yoann Gillet, Julien Plantier), d’exposer leurs propositions. Sur les six invités, seulement trois ont fait le déplacement : la députée PS sortante, labellisée La République en marche, Françoise Dumas, et le candidat Jean-Paul Boré. Thierry Procida (LR-UDI) s’est fait remplacer par la maire de Clarensac et présidente du groupe centristes et indépendants de Nîmes Métropole, Marjorie Enjelvin (commune située sur la 5e circonscription). 

Animé par le rédacteur en chef de La Lettre M, Hubert Vialatte a demandé aux candidats de répondre en trois minutes à plusieurs questions. Tour d'horizon des sujets balayés... 

Comment envisagez-vous votre rôle de député ?

Jean-Paul Boré : « Si je suis élu, je créerais un conseil de circonscription (…) dans lequel je rendrais compte de mon mandat. Je le consulterais sur tous les sujets en débat à l’Assemblée Nationale. Je ne prétends pas détenir la vérité.»

Françoise Dumas : « On n'est pas député de la même manière en 2012, que cinq ans après... Pour être efficace, il faut une certaine expérience. Je pense l’avoir acquise à l’Assemblée Nationale. J’aimerai être membre de la commission Développement économique et des Affaires européennes. Deux sujets majeurs. »

Marjorie Enjelvin : « Thierry Procida entend mener ce mandat, comme il mène tous ses mandats : sur le terrain ! La tête à Paris et, les deux pieds dans le Gard. »

À l’issue de la Présidentielle, quel sujet économique vous semble prioritaire à défendre auprès du gouvernement ?

Jean-Paul Boré : « Je souhaite qu’il y ait un seul régime de protection sociale pour les artisans, les commerçants, les salariés ! Dans un pays démocratique, ce n’est pas très égalitaire qu’il y ait des dizaines de régimes spéciaux… Par ailleurs, la retraite ne devra pas être inférieure au SMIC ! Un seul régime oui, mais qui permette à tout le monde de bien vivre ! »

Françoise Dumas : « Nous devons libéraliser le monde de l’entreprise mais aussi protéger les salariés. C’est le double objectif du président Macron. C’est la logique dans laquelle je m’inscris. Première mesure : la suppression du RSI (Revenu Social des Indépendants) pour les toutes petites entreprises, parce qu’il y a beaucoup de précarité chez les entrepreneurs. »

Marjorie Enjelvin : « Le travail doit redevenir une vraie valeur. Je suis maire... Un électricien de ma commune a récemment perdu un appel d’offres. Niveau tarif, il était le mieux-disant. Seulement, il nous a envoyé un simple devis et n'a pas rempli de mémoire technique. Nous devons faciliter les procédures et simplifier les documents. »

Si vous aviez un projet à défendre sur le territoire ?

Jean-Paul Boré : « Je veux porter au plan national la plateforme internationale de fret ! Nous avons la chance d’avoir un aéroport et une autoroute. Le contournement LGV permettrait, en lieu et place de sa base de travaux, d’installer cette plateforme. On pourrait créer 6 000 emplois ! »

Françoise Dumas : « Un sujet qui me paraît essentiel : le classement de Nîmes à l’UNESCO ! Il a  pris beaucoup de retard... Il y a tout une filière économique à créer autour du tourisme : l'oenotourisme, l’hébergement, créer une synergie avec le Pont du Gard…  C’est un projet qui va changer l’image de notre territoire. »

Marjorie Enjelvin : « Je vais relayer le combat UNESCO. Il y a aussi l’enjeu autour de la gare LGV de Manduel-Redessan et sa zone économique, Magna Porta. »

Suppression de la taxe d’habitation

Promise par Emmanuel Macron, la suppression de la taxe d’habitation s’est invitée au débat pour meubler les minutes restantes, en raison de l’absence de plusieurs candidats.

Françoise Dumas : « Nous devons redonner du pouvoir d’achat. Cette suppression est aussi un moyen de réduire les inégalités entre les communes. À revenus égaux, on peut se retrouver avec des taxes extrêmement prohibitives ! Lorsqu’une entreprise choisit de s’installer sur un territoire, la taxe d’habitation est un critère très important. »

Une spectatrice l’interpelle : « La taxe d’habitation pour les entreprises ? Vous parlez de la CFE (cotisation foncière des entreprises) ? »

Françoise Dumas : « Non, Macron ne parle pas de la CFE. La taxe d’habitation a une incidence sur l’attractivité des salariés dans les entreprises. »

Jean-Paul Boré : « Madame Dumas a raison ! Il y a trop d’inégalités entre les territoires ! (…) Reste à savoir comment les collectivités locales vont être réellement compensées ? Ce n’est pas la première fois qu’on le dit… Je ne suis pas opposé mais je demande que tout soit sur la table, pour en examiner le coût. » 

Marjorie Engelvin : « Qui doit vous répondre ? Le maire ou la représentante de Thierry Procida ? »

Françoise Dumas intervient : « Déjà, vous parlez au nom de quelle couleur politique ? »

Marjorie Engelvin : « Ma couleur elle est claire, elle est centriste ! À un moment donné, il faut poser ses valises. (…) Je vous réponds en tant qu’UDI ! La taxe d’habitation pèse dans les budgets de fonctionnement des communes. Si demain nous n’avons pas les mêmes ressources, ça risque d’être compliqué. Je préférerai que l’on agisse directement sur l’allégement des cotisations. »

Propos recueillis par Coralie Mollaret

Coralie Mollaret

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