NÎMES Les parents de l'école Léo Rousson "pas rassurés" par les explications de la ville
"On est là pour vous donner des nouvelles, mais surtout pour vous rassurer", commence Véronique Gardeur-Bancel. On ne peut pas dire que l'opération ait été un franc succès. Hier après-midi, la nouvelle adjointe à l'éducation de Jean-Paul Fournier, entourée d'experts en matière d'hygiène, de santé et d'éducation, a fait savoir qu'il n'y avait plus rien à craindre dans l'école, raison pour laquelle les élèves sont invités à réintégrer leurs classes ce lundi 29 janvier.
Devant une cinquantaine de parents, les professionnels de l'hygiène et de la santé ont détaillé pendant plus d'une heure tous les éléments qu'ils n'ont pas trouvés. Ils ont ainsi pu affirmer que l'allergie collective n'est pas le fait de l'amiante, ni de l'ambroisie, ni du pollen de cyprès, ni des produits d'entretien, ni des rats, ni d'éventuels produits utilisés par des voisins bricoleurs ou jardiniers... Bref, ils ont pu affirmer "qu'aucune substance irritante ou polluante n'a été trouvée". Et pourtant, un technicien de la ville est bien obligé de concéder "qu'il s'est passé quelque chose, mais on ne sait pas trop quoi". C'est tout le nœud du problème : les savants n'ont pas su expliquer ce qu'il s'est passé dans l'école à la mi-janvier. Et les parents l'ont bien compris : si l'on ignore la cause de l'allergie, comment être certain qu'elle ne se reproduira pas ? Dans ce cas, est-il prudent de rouvrir Léo Rousson ?
Si le grand nettoyage réalisé (relire ici) suffit aux autorités, le sentiment n'est pas partagé par les parents, essentiellement des mamans très inquiètes qui l'ont fait savoir : "C'est normal qu'on s'inquiète, parce que c'est nos enfants", dit l'une. Une autre reprend : "Lundi, on va emmener nos enfants avec la boule au ventre. On n'est pas rassurées". Une troisième, elle, profite de la présence d'une représentante de la ville pour élargir le débat : "Ce coup-là, c'est la cerise sur le gâteau. C'est une école délaissée : les toilettes sont pourries, on a deux animateurs pour 150 enfants..." En infirmière libérale qu'elle est, Véronique Gardeur-Bancel a recentré le débat sur "la santé des enfants qui est ma priorité". Enfin un terrain d'entente : c'est aussi celle de leurs parents.
Tony Duret
tony.duret@objectifgard.com
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