Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 06.04.2018 - abdel-samari - 3 min  - vu 1182 fois

DÉPARTEMENT Attaquée sur Twitter après son départ du Front national, Béatrice Pruvot se défend

La conseillère Béatrice Pruvot a quitté le Front National pour Le Bon Sens Républicain. Depuis, elle est attaquée sur le réseau social Twitter. Elle a décidé de s'exprimer dans les colonnes d'objectifgard.
À gauche, Béatrice Pruvot, à droite son désormais ex-binôme Fn, Nicolas Meizonnet (Photo DR Département du Gard)

Hier nous annoncions dans nos colonnes que la conseillère départementale frontiste Béatrice Pruvot démissionnait du Front national au Département du Gard. Elle avait souhaité, dit-elle,  "retrouver sa famille politique d’origine et rejoindre au Département le groupe Le Bon Sens Républicain, présidé par Laurent Burgoa, conseiller départemental du canton de Nîmes 3 et adjoint au maire de Nîmes."

Sauf que depuis ce matin, sur le réseau social Twitter, une certaine Tata Yoyo 30 diffuse des captures d'écran d'un compte Facebook qui appartiendrait soit disant à la conseillère départementale. Sur ledit site cette dernière aurait eu tendance à partager des photos et messages qui se passent de commentaires.

Pour n'en citer que deux représentatifs des messages, on retrouve des missives telles que "Nouveau concept dans la France du califat : la choucroute sans charcuterie", en commentaire d'une image désignant un plat au cassoulet 100% volaille. Ou encore une photo de l'équipe de France de football de 1982 et celle d'aujourd'hui avec le commentaire "Effets du changement climatique". On vous épargne la suite d'un aussi bas niveau...

Contacté par notre rédaction, Béatrice Pruvot a accepté de répondre point par point à toutes les interrogations que suscite sa décision soudaine de quitter le Front national et ses activités sur Facebook.

Objectif Gard : Pourquoi quitter le Front national aujourd'hui ?

Béatrice Pruvot : J'avais un binôme sur Vauvert. Nicolas Meizonnet pour ne pas le citer mais c'était un fantôme. Il n'y avait aucune communication entre nous et depuis trois ans, nous n'avons tenu que deux permanences sur notre territoire. Ce n'est pas normal ! Les gens qui ne peuvent pas se déplacer doivent pouvoir se rendre sur notre canton pour nous voir. Par ailleurs, il ne participait pas aux réunions sur l'insertion, la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées, NDLR). Sans compter son absence régulière au conseil d'administration des collèges. On ne peut pas travailler comme cela. Les Gardois attendent que des élus s'investissent pour eux.

Votre départ est seulement lié à vos rapports compliqués avec votre binôme ?

Pas seulement. C'est aussi le discours. Ça suffit de parler tout le temps des migrants, de l'immigration. Le Front national est constamment dans ce discours facile. Moi, je ne suis pas raciste : un enfant, c'est un enfant. On parle d'intégration mais, à ces gamins, il faut leur donner une chance de s'intégrer. Je suis contre l'immigration massive mais en même temps je ne peux pas fermer la porte aux enfants et aux femmes. Et puis, il y a ce discours récurrent sur l'Islam. Chacun pratique sa religion. C'est personnel. Moi, je m'en fous de la couleur de peau ou des confessions religieuses des uns et des autres.

Pourtant, sur le réseau social Facebook, les images et commentaires que vous avez partagés semblent dire le contraire ?

C'était de l'ordre de la boutade. Rien de plus. D'ailleurs, mon compte était aussi utilisé par mes enfants. Peut-être ont-ils partagé ce type de message sans savoir. Moi aussi j'ai dû en partager mais sans conviction profonde. C'est de la rigolade tout cela ! Après, soyons honnête, on est pris un peu dans cet engrenage du Front national. On est endoctriné par ces discours récurrents. Dieu merci, j'ai ouvert les yeux....

Mais finalement, pourquoi avoir quitté la Droite pour y revenir quelques années plus tard. On ne s'inscrit pas au Front national ni on en part sur un coup de tête ?

Je ne rejoins pas Les Républicains par provocation ou quoi que ce soit. Je suis exploitante agricole. Je connais la valeur du travail. Et à Droite, ce sont des bosseurs. Ils connaissent les dossiers. Pendant 30 ans, j'ai milité au RPR puis à l'UMP. C'est ma famille politique. Je me suis sentie abandonnée ces dernières années, notamment avec l'Europe et le commerce mondial qui a fait du mal à ma profession. J'ai cru que le Front national avait une vraie feuille de route. Mais derrière la façade, il n'y a rien de concret. Ce n'est que de la communication. Prenez le dossier des associations de quartiers ou le RSA, le FN est toujours contre. Je suis désolée, mais les gens qui demandent le RSA ne sont pas tous des fraudeurs. Sachez en tout cas que je me moque de ce que l'on pense de moi. Le plus important, c'est que je suis à présent libre de parler et travailler. Et peu importe les familles politiques, le plus important c'est le travail effectué pour les Gardois.

Propos recueillis par Abdel SAMARI

Abdel Samari

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