Publié il y a 7 mois - Mise à jour le 30.08.2023 - Coralie Mollaret - 2 min  - vu 1050 fois

FAIT DU SOIR Des archéologues-plongeurs retournent fouiller le Rhône

L’équipe de l’opération « On the Rhône again »

L’équipe de l’opération « On the Rhône again »

- (Photo : Coralie Mollaret)

Les passionnés de l’Antiquité attendent avec impatience le résultat des nouvelles fouilles dans le Rhône à Arles. Organisée il y a dix ans, la dernière campagne avait permis de faire remonter le chaland Arles-Rhône 3 exposé au Musée départemental d’Arles Antique.

À moins de 40 km de Nîmes, la commune d’Arles regorge, elle aussi, de joyaux romains. Arènes, théâtre antique, cryptoportiques… Les passionnés d’Antiquité - que sont bon nombre de Gardois - ne manqueront pas de s’intéresser à ce qu’il se passe de l’autre côté du Rhône. Dix ans après les dernières fouilles qui ont permis de remonter le chaland Arles-Rhône 3 - exposé au Musée départemental Arles Antique -, une nouvelle équipe de chercheurs repart explorer le fleuve.

Cinq épaves à étudier

Lundi soir, une conférence de presse était organisée sur une péniche, à quelques brasses du pont de l’autoroute A54 sous lequel se déroulent les fouilles. Baptisée « On the Rhône again », cette mission de « prospection-inventaire » se déroule du 21 août jusqu’au 15 septembre. Au total : onze plongeurs, à raison de deux fois une heure et demie, par jour et par plongeur, scrutent le font de l’eau. « La première semaine a consisté à repérer cinq épaves qui font l’objet de nos études », indique David Djaoui, archéologue du Musée départemental Arles Antique.

Ces épaves ont été classifiées par le DRASSM (Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines ). Rattaché au ministère de la Culture, ce centre tient à jour depuis 20 ans une carte archéologique du Rhône. « Dans la portion du fleuve étudiée, il y a des bateaux maritimes et fluviaux, en raison du positionnement d’Arles puisque le Rhône se jette en Méditerranée. C’est assez exceptionnel », poursuit David Djaoui. Ces épaves ont coulé à cause des tempêtes ou de l’usure du temps. Elles reposent « sous un dépotoir d’amphores », récipients utilisés pour transporter des denrées. Récipients qui pourraient contenir, pourquoi pas, quelques merveilles... 

Le Rhône
Le Rhône • (Photo : Coralie Mollaret)

Financé à hauteur de 42 000 € par le Conseil départemental des Bouches-du-Rhône - qui a d’ailleurs un élu délégué à la mise en relief de l’archéologie en Provence - cette étude a pour but d’identifier les bateaux, leur composition, le nom de leurs armateurs… « Si l’on retrouve un bateau militaire, ce serait unique au monde ! Bien sûr, il y a peu de chances que l’on retrouve le bateau que César a utilisé pour assiéger Marseille », plaisante Pierre Poveda, archéologue naval du Centre Camille Jullian.

Archéologie subaquatique

Le musée d’Arles « est l’un des seuls de France à réaliser de l’archéologie subaquatique ». « Nous ne sommes pas ici pour faire de la chasse aux trésors mais bien dans une campagne de fouilles. C’était l’un des objectifs de mon mandat que ce chantier puisse être lancé », souligne l’élu départemental Jean-Marc Perrin, chargé de cette délégation archéologie en Provence.

Sa vice-présidente déléguée à la Culture, Nicole Joulia rappelle que « la culture est un vecteur essentiel du bien vivre ensemble ». En apprendre un peu plus sur nos ancêtres nous permet d'en savoir plus sur nous. Nicole Joulia se laisse même aller à imaginer d'éventuelles découvertes… Ce qui permettrait aux Arlésiens de faire le deuil du départ de leur Vénus, découverte à Arles en 1651, et envoyée par Napoléon au musée du Louvre à Paris.

Coralie Mollaret

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