NÎMES Émus et tristes, les professeurs ont repris dignement leur mission
Trois ans après l’assassinat de Samuel Paty, le monde de l’éducation est, une nouvelle fois, confronté au terrorisme avec la mort de Dominique Bernard, assassiné vendredi, à Arras. Ce lundi, les écoles, les collèges et les lycées gardois ouvraient sous le signe de la tristesse et de l’inquiétude. À l’institut d’Alzon, les professeurs ont témoigné de leurs sentiments et mais aussi de leur détermination à poursuivre leur mission.
La communauté enseignante est endeuillée. Après Samuel Paty en 2020, c’est Dominique Bernard qui a été assassiné par un terroriste, vendredi. Ce lundi, le ministère de l’Éducation organisait une journée d’hommage. La rentrée avait été décalée à 10 heures pour permettre aux enseignants de se retrouver, d’échanger et de préparer le retour des élèves. Une minute de silence a été respectée dans chaque classe « en mémoire des victimes des attentats commis contre l’école ».
« On est au front et on continue à croire à nos valeurs »
À l’institut d’Alzon, l’émotion était forte et les enseignants ont repris leur mission, malgré le chagrin. « C’était très important d’échanger en nous, car nous avons des sentiments et des émotions personnels. On est ici pour transmettre des valeurs et il faut qu'elles soient communes. On est au front et on continue à croire à nos valeurs », explique Rachel Reboul, enseignante dans le supérieur en classe préparatoire littéraire. Les tristes événements qui touchent l’école de la République doivent être expliqués aux élèves qui ne sont pas forcément toujours bien informés.
«Ils ont parfois une vision de l’histoire qui n’est pas celle que l’on attendrait d’un lycéen »
«Je vais faire un court d’histoire aux sources du conflit israélo-palestinien et je vais contextualiser et revenir aux origines, souligne Christophe Barraja, professeur d’histoire-géographie au lycée. L'expliquer avec des mots simples. Les secondes ne sont pas préparées puisque ce sujet n’est évoqué qu’à partir de la terminale. Ils ont parfois une vision de l’histoire qui n’est pas celle que l’on attendrait d’un lycéen. »
« L’école est un lieu où la sécurité devient importante et c’est dommage car ce n’est pas l’idée que l’on avait de notre métier »
Si le risque zéro n’existe pas, la sécurité est au centre des attentions dans les établissements scolaires. « L’école est un lieu où la sécurité devient importante et c’est dommage car ce n’est pas l’idée que l’on avait de notre métier. Ça nous surprend, d’être obligé de mettre en place ces mesures mais c’est nécessaire », regrette Laurence Trazic, professeure d’anglais au lycée. Face à l’horreur et l’inquiétude, les professeurs gardois ont repris leur mission, celle de transmettre le savoir et la tolérance. « Il est important de reprendre une activité normale. La vie ne peut pas s’arrêter à ça même si c’est dramatique, que l’on partage l’émotion », explique Yvan Lachaud, le directeur de l’Institut Emmanuel-d’Alzon.
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