Publié il y a 23 jours - Mise à jour le 06.04.2024 - Marie Meunier - 3 min  - vu 126 fois

BAGNOLS/CÈZE L'association de pêche veut sauver plus efficacement les poissons en cas de sécheresse

Henri Jouve, président depuis quatre ans de l'AAPPMA Rhône-Cèze.

- photo Marie Meunier

Les cours d'eau gardois peuvent subir des assecs l'été en cas de sécheresse, prenant au piège les poissons. L'AAPPMA (association agréée de pêche et de protection des milieux aquatiques) Rhône-Cèze veut acquérir un appareil à plusieurs milliers d'euros pour effectuer des sauvetages. 

Chaque été, les pêcheurs de l'AAPPMA Rhône-Cèze effectuent des sauvetages de poissons. À cause de la sécheresse, l'écoulement de l'eau s'interrompt par endroits et ces animaux aquatiques peuvent rester coincés dans des poches d'eau, sans pouvoir en sortir. Le phénomène s'était particulièrement ressenti l'été 2022 à Tharaux, sur la Cèze. À chaque fois, l'AAPPMA se fait prêter un appareil pour effectuer ces sauvetages mais l'association veut acquérir son propre dispositif pour être plus réactive. Deux membres ont déjà été formés à l'utilisation de l'appareil dénommé "martin-pêcheur". Deux autres le seront l'année prochaine. 

Il s'agit en fait d'un système de pêche électrique. Une personne positionne l'appareil de 13kg sur son dos et parcours la rivière avec une perche. Les poissons vont être "ensuqués" quelques secondes, le temps de les basculer dans une épuisette puis dans un seau. Ils seront ensuite remis dans le même cours d'eau, là où le débit est suffisant. "C'est vraiment sans danger pour les poissons", rassure le président de l'AAPPMA, Henri Jouve. Dès que l'association obtient l'autorisation de la Fédération, elle pourrait ainsi entreprendre des sauvetages. Le président espère obtenir l'appareil pour cet été.

Un appareil qui coûte 7 000 €

Sauf que ce "martin-pêcheur" a un coût : environ 7 000 €. Si on ajoute les équipements tels que les gants, les épuisettes, la facture avoisine les 8 000 €. Une sacrée somme que l'association seule ne peut pas porter. Mardi soir, lors du conseil municipal de Bagnols-sur-Cèze, une subvention exceptionnelle de 4 000 € lui a été octroyée. Henri Jouve attend pour l'heure le retour des autres mairies et organismes qu'il a sollicités. Cela lui semble capital alors qu'il voit d'année en année les rivières se dépeupler de ses espèces. Il témoigne : "Le milieu aquatique est complètement détraqué. Les sécheresses sont plus longues et plus tôt. (...) On voit que les cheptels de poissons baissent notamment dans la Cèze. Quand j'étais jeune, je voyais des bancs de cabots, de barbeaux. Ils n'y sont plus." 

Au-delà des missions de sauvetage, le système de pêche électrique sert aussi à faire des opérations de comptage pour recenser les espèces piscicoles, le nombre d'individus... Et ainsi entrevoir un panorama plus détaillé de la rivière. Depuis quatre ans qu'il est président de l'AAPPMA Rhône Cèze, Henri Jouve multiplie les actions en faveur du repeuplement des rivières et de la préservation des espèces. Lui et les autres membres de l'association ont pour projet de réinjecter des poissons dans la Cèze en 2024 et de remettre une frayère (*) en route. Encore le 10 février dernier, 3 000 alevins étaient lâchés dans la Vionne.

Henri Jouve liste aussi : "Depuis que je suis président, on a créé sur la Tave deux réserves de pêche où il est donc interdit de pêcher. Pareil sur la Vionne. À chaque fois, on réinjecte des truitelles dans ces réserves. Sur le lac de Codolet aussi, il y a une réserve ainsi qu'une frayère naturelle qu'on protège au maximum." Plusieurs kilomètres de cours d'eau sont ainsi protégés, ainsi que le Pépin et la Veyre exemptées des cannes et hameçons sur toutes leur longueur. Sans oublier les zones de pêche no-kill. "On a beaucoup d'idées mais pas tous les moyens. (...) Il faut protéger ce que l'on peut protéger", conclut-il, pensant aux futures générations.

(*) Là où les poissons déposent leurs œufs.

Un vide-greniers ce samedi

Ce samedi 6 avril, l'AAPPMA Rhône-Cèze fait son vide-greniers au parc Rimbaud jusqu'à 18h. Réservation possible directement sur place (10€).

Marie Meunier

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