Publié il y a 8 mois - Mise à jour le 31.07.2023 - Corentin Migoule - 6 min  - vu 2650 fois

FAIT DU JOUR Quatre "Petites villes de demain" cherchent "de grands financements pour aujourd’hui"

Saint Jean du Gard

Arrivée de la délégation à Maison Rouge.

- Corentin Migoule

Ce jeudi 27 juillet, le musée Maison Rouge a été le théâtre de la signature des conventions "Petites villes de demain" pour quatre communes d'Alès Agglomération que sont Anduze, La Grand'Combe, Saint-Hilaire-de-Brethmas et Saint-Jean-du-Gard. La dernière citée a profité de la présence sur ses terres de la préfète du Gard pour inaugurer l'après-midi même son city-stade et son marché couvert réhabilité.

Pour sa dernière sortie officielle en tant que préfète du Gard avant de rendre définitivement son tablier au profit d'une retraite dans la cité phocéenne, c'est un copieux menu qui avait été réservé à Marie-Françoise Lecaillon ce jeudi 27 juillet. La représentante de l'État était attendue dès le début de la matinée à Saint-Jean-du-Gard, "terre de résistance", pour des échanges en mairie avec les édiles des quatre communes qui, quelques heures plus tard avec la signature des conventions, allaient devenir des "Petites villes de demain". 

Un programme impulsé en octobre 2020 par le ministre de la Cohésion des territoires de l'époque en vue d'améliorer la qualité de vie des habitants des petites communes et des territoires alentours, via l'accompagnement des collectivités dans des trajectoires dynamiques, pour bâtir et concrétiser leurs projets de territoire, tout au long de leur mandat, jusqu’en 2026.

signature convention PVD
La signature des conventions PVD a eu lieu à Maison Rouge. • Corentin Migoule

"Ces conventions permettront à chacune de nos villes d’avoir un outil cohérent d’aménagement du territoire", a exposé Pierre Aiguillon, nouveau maire de Saint-Jean-du-Gard qui, en tant qu'hôte, a eu la lourde tâche d'ouvrir le bal. "Elles redonnent de la force à nos communes qui souffrent d'une perte de dynamisme, offrent des solutions techniques et opérationnelles pour mettre en place nos politiques de territoire", a poursuivi le successeur de Michel Ruas. 

"Nous avons ici un projet de territoire coélaboré par les maires et les conseillers communautaires pour mettre en œuvre des projets concrets. L’Agglomération est un peu le maître d’œuvre de ce dispositif", a quant à lui échafaudé Christophe Rivenq, avant de remettre en cause le "titre" de "Petites villes de demain", lequel sous-entend maladroitement selon lui que ces petites villes "n’ont pas d’histoire et pas de passé"

déambulation Saint-Jean-du-Gard
Déambulation urbaine dans les ruelles du centre de Saint-Jean-du-Gard. • Corentin Migoule

Partenaire principal avec l’État du dispositif Petites villes de demain (PVD), la Banque des territoires, par la voix de sa directrice territoriale Christine Pujol-Noel, a invité les quatre communes signataires que sont Anduze, La Grand'Combe, Saint-Hilaire-de-Brethmas et Saint-Jean-du-Gard à "mettre en œuvre ces belles fiches d’actions" élaborées au terme d'un diagnostic opéré par les deux chargées de mission PVD Marion Roschbach et Emma Jauvert.

Directrice générale d'EPF Occitanie, "partenaire très technique" du programme, Sophie Lafenetre l'assure, "le dispositif a une vraie efficacité". À condition que les subsides de l'État soient au rendez-vous... "Petites villes de demain cherchent de grands financements pour aujourd’hui", a habilement résumé le vice-conseiller départemental Patrick Malavieille, d'une formule percutante dont il a le secret. 

Maison Rouge
Maison Rouge, le musée des Vallées cévenoles, à Saint-Jean-du-Gard. • Corentin Migoule

Alors que l'essentiel de la matinée était consacré aux maires des quatre communes signataires qui, l'un après l'autre, par le biais de petits exposés, déclinaient les projets mis en œuvre ou ceux qui vont l'être grâce à cette opération de revitalisation (lire ci-dessous), celle-ci se concluait par une déambulation urbaine dans les ruelles de la cité saint-jeannaise ponctuée de la visite de deux appartements que la municipalité a l'intention de rénover, puis celle de l’ancien musée des vallées cévenoles.

Avant de se rendre au nouveau, Maison Rouge, présenté par le président d'Alès Agglomération comme "un musée communautaire construit sur une ancienne filature", lequel se charge de retracer l'histoire des Cévennes à un jet de pierre du Gardon. Ce dernier allait donc être le théâtre des signatures des conventions actant l'arrivée d'Anduze, La Grand'Combe, Saint-Hilaire-de-Brethmas et Saint-Jean-du-Gard au sein du programme Petites villes de demain. 

Saint Jean du Gard
Arrivée de la délégation à Maison Rouge. • Corentin Migoule

"Quand on regarde cette table (celle derrière laquelle trônaient de nombreux élus, Ndlr), ça signifie qu’aujourd’hui il y a des partenaires unis pour les communes. Ces projets vont pour les citoyens et sont faits par des élus de terrain", a analysé la conseillère régionale Aurélie Genolher. L'émotion était palpable du côté de la préfète qui vivait sa dernière sortie officielle. Ainsi, après avoir reçu plusieurs hommages de membres de l'assistance saluant son écoute et sa clairvoyance, la représentante de l'État a dit son "plaisir" d'avoir été "un petit peu cévenole pendant deux ans et quatre mois".

"Ce programme PVD illustre très concrètement les missions d’un préfet et de ses services. Vous avez tous une problématique de logement, de mobilité et de revitalisation commerciale.  Je vous invite, en tant que villes signataires, à réengager une spirale positive", a repris Marie-Françoise Lecaillon. "Qu’est-ce qu’on est mieux ici qu’ailleurs", lui avait suggéré Christophe Rivenq, tout en concédant que "tout n'est pas parfait". Plus tôt dans la matinée, les quatre maires signataires avaient donc esquissé quelques pistes d'amélioration...

Anduze

Comme souvent "à cause de l'ordre alphabétique", la maire d'Anduze a dû assurer la première présentation. Présentée par Geneviève Blanc comme la "commune porte des Cévennes", Anduze jouit d'un "cadre de vie remarquable", regroupe "la ville et la campagne à la fois" et s'appuie sur une "saisonnalité touristique assez forte". Elle tâchera de faire bon usage de l'opération de revitalisation dont elle va bénéficier en aménageant les berges du Gardon, par l'embellissement de la rue Basse, la rénovation de son gymnase, ainsi que celle de l’école primaire André-Clavel. La création d’une "maison de la terre", tout comme le développement et l'extension des jardins partagés figurent au sein de cette liste non-exhaustive de projets. 

La Grand’Combe

Assurément la commune des quatre signataires qui connaît "le plus fort taux de chômage", la cité grand'combienne ne manque pas "d'atouts" aux yeux de la maire Laurence Baldit, qui évoque notamment la "richesse" de son "patrimoine architectural", "un atout de protection de la population avec le centre de secours des pompiers""un atout de mobilité avec trois ponts et une gare". Le très attendu parc régional d'activités économiques (PRAE) Humphry-Davy fait lui office d'"espoir économique" pour la commune qui n'en oublie pas pour autant son opération "Pise 2030". Labellisée "Petite ville de demain", La Grand'Combe envisage de rénover et mettre aux normes sa mairie, en faire de même pour le gymnase des Pelousses, créer des jardins pédagogiques et aménager l’esplanade Ferdinand Durand, entre autres. La transformation de la vallée Ricard en une "véritable coulée verte", ainsi que la lutte contre l’habitat insalubre sont également des ambitions portées par la municipalité. "Pour la Grand Combe, le programme PVD a une importance majeure. Il a offert une ingénierie qui est inexistante dans nos services municipaux et une vision innovante avec des projets auxquels on n'aurait pas pensé", a résumé Laurence Baldit.

Saint-Hilaire-de-Brethmas

Loquace quand le sujet le passionne, un brin raillé par ses collègues élus avant de s'avancer au pupitre, Jean-Michel Perret s'est échigné à faire court pour présenter Saint-Hilaire-de-Brethmas, "commune longtemps ignorée et qui grossissait à l’ombre d’Alès". Exerçant des "fonctions de centralité cantonale", elle s'approche aujourd'hui du seuil des 5 000 habitants. L'ardent défenseur du concept de la ville du quart d'heure (relire ici) profite du dispositif "Petites villes de demain" pour accélérer le processus en la matière, l'ouverture récente d'un centre de santé avec trois médecins en est la parfaite illustration. Si elle traîne encore comme un boulet "un héritage dur à porter de l'ancienne municipalité" en matière de logement social, la commune saint-hilairoise ne manque pas de projets pour renforcer son caractère inclusif : aménagement de voies douces, création d’une aire de jeux inclusive, rénovation-extension de l’école Roucaute et requalification de la place de l’ancienne mairie sont notamment dans son viseur.

Saint-Jean-du-Gard

Il avait lancé les hostilités et s'est lui-même chargé de conclure. Pierre Aiguillon, maire de "la plus petite ville en nombre d’habitants des Petites villes de demain du Gard", est aussi le premier magistrat de "la plus grande des quatre villes signataires de l’Agglo en matière de superficie". Les deniers de l'État et de la Banque des territoires serviront à la création d’une école maternelle et à celle d’une gendarmerie. Un déplacement de la gare routière avec la création d’un pôle d'échanges multimodal sont aussi envisagés, tandis que la commune lutte comme La Grand'Combe contre l’habitat indigne via la mise en place du "permis de louer". Dans la foulée de ces présentations, ce jeudi 27 juillet, son city-stade flambant neuf et le nouveau marché couvert réhabilités ont été officiellement inaugurés. 

maché couvert
Le marché couvert réhabilité de Saint-Jean-du-Gard, dernière coupe de ruban tricolore pour la préfète. • Corentin Migoule

Le marché couvert réhabilité

Véritable cœur battant de la ville tous les mardis, le marché couvert de Saint-Jean-du-Gard a été mis aux normes et réhabilité. La facture dépasse le million d'euros, suscitant les financements de l'État, la Région, le Département et la commune. Le ravalement des façades qui avaient bien besoin d'un lifting, les menuiseries, l'étanchéité, la plomberie et l'électricité ont notamment été remises au goût du jour. À l'étage trône un cinéma ouvert tous les mardis et vendredis de l’année. 

city stade
Coupe du ruban inaugural du city-stade. • Corentin Migoule

Le city-stade 

Situé à côté du terrain de tennis, près du restaurant de la gare, le nouveau city-stade est sorti de terre après des mois de travaux initiés en juin 2022 sous la houlette de la Cereg en maître d'œuvre. Montant de l'opération : près de 90 000€ (hors taxes), avec des financements conjoints de l'Agence nationale du sport et du Conseil départemental, pour un reste à charge de 45 000 euros pour la commune. Si "quelques conventions" ont été signées par la mairie avec les associations et le centre social, le terrain multisport est, aux yeux de la préfète du Gard, "un équipement populaire au sens premier du terme" qui doit être "le plus ouvert possible". 

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