LIRAC La crypte n'a pas encore livré tous ses secrets
Dans l'église basse dite la crypte de Lirac, se trouvent des peintures romanes datant du XIe ou XIIe siècle. Des vestiges exceptionnels et très rares. Ils sont maintenant protégés et sécurisés, dans l'attente que soit lancée leur restauration. Mais avant, des sondages archéologiques vont être menés pour savoir ce qui se trouve sous nos pieds.
L'église basse dite la crypte de Lirac n'a peut-être pas révélé tous ses secrets. Des sondages archéologiques doivent démarrer cette année pour éclaircir l'histoire de ce bâtiment roman qui daterait du XI-XIIe siècle. Il est d'ailleurs classé aux Monuments historiques depuis 1992, grâce à ses peintures murales où figure le Christ dans sa mandorle au centre de la voûte, entouré de quatre saints. "Ce sont des peintures très anciennes. On voit une influence byzantine", indique Jean-Denis Schauer, architecte du patrimoine de Montpellier. Sur l'arc triomphal, se trouvent aussi des décors de rinceaux et de feuilles.
On sait qu'au XIXe siècle, la voûte de la crypte avait été crevée lors de l'agrandissement et de la réfection du sol de l'église haute. On suppose que les déblais de cette opération couvrent le véritable parterre de l'église basse. Alors qu'y a-t-il sous cette strate, à quoi ressemble le sol d'origine ? "Pour l'instant, c'est le mystère, on a hâte de savoir. A priori, il y aurait trois personnes enterrées notamment un prêtre et un ermite", suppute le maire de Lirac, Cédric Clemente. Il a rendez-vous avec l'INRAP (Institut national de recherches archéologiques préventives) le 7 mars et il espère que les sondages archéologiques démarreront avant le début de l'été.
"C'est un travail de fourmi qu'on a mené pendant deux mois"
Mais avant cette étape, il a fallu sécuriser et consolider les peintures murales telles qu'elles étaient. Il ne faudrait pas que les fouilles altèrent ces fragiles témoins de l'art roman et emportent ces décors religieux. "L'entreprise SMBR vient d'installer des capteurs pour vérifier les oscillations du bâtiment. On soupçonne des mouvements", explique le premier magistrat liracois. La société a également refixé la couche picturale à son enduit et l'enduit au parement qui s'est désolidarisé. "On a procédé par des solins périphériques pour maintenir l'enduit, on a injecté avec une seringue le produit. C'est un travail de fourmi qu'on a mené pendant deux mois", retrace Cécile Barreaux, directrice de l'atelier de restauration SMBR.
Les équipes de l'entreprise ont ensuite posé des papiers japonais pour préserver les pigments des peintures et les protéger des poussières soulevées par les fouilles. Mais il faut savoir que seule une partie des peintures est visible aujourd'hui, beaucoup de fresques sont cachées sous un badigeon à la chaux. Certaines ont été mises au jour pendant une précédentes campagne de restauration il y a plusieurs dizaines d'années, mais sans être protégées ensuite. Il faudra maintenant enlever tout le badigeon sous lequel se nichent probablement d'autres peintures. "Cela va permettre de mieux comprendre la composition et voir l'ensemble", ajoute Cécile Barreaux. Elle n'a vu que très peu de peintures de ce type dans la région Languedoc-Roussillon.
La souscription toujours ouverte sur le site de la Fondation du patrimoine
Pourtant, la richesse de cette église basse a longtemps été mésestimée : "C'était un lieu où les enfants jouaient dans les années 60-70. D'anciens propriétaires y ont stocké des fûts et des caisses", retrace le maire. Son prédecesseur s'est mobilisé pour conserver ce lieu, avec l'appui de l’association Saint-Pierre aux Liens notamment. Une étude de diagnostic a été réalisée en 2015 et les étapes concrètes démarrent enfin en 2024.
Une fois les sondages terminés, Cédric Clemente souhaite que soit mené un projet de restauration et de mise en valeur de ce lieu. Il y a un peu plus de deux ans, a été lancée une souscription sur le site de la Fondation du patrimoine qui est toujours ouverte. Chacun peut y contribuer, ce qui aidera la municipalité à financer les travaux (elle a environ 40% du montant à sa charge, le reste étant financé par la DRAC et la Région, ndlr).
Pour accéder à la souscription, il faut cliquer ici.
| Lire aussi : LIRAC Une souscription pour sauver les peintures du XIIe siècle de la crypte de l’église
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