ALÈS Harcèlement scolaire : 20 portraits de collégiens en haut de l'affiche
Du 25 septembre au 8 octobre 2023, l'expo-photo, prolongement du projet pédagogique mené par Gilles Roumieux et ses élèves de 3e du collège Racine, sera dévoilée au Cinéplanet d'Alès. Pendant quinze jours, chaque séance de cinéma sera précédée d'une projection d'un portrait d'adolescent assorti de sa citation.
Après sa réaction salutaire à l'assassinat de son confrère Samuel Paty en 2021, puis en défense de la démocratie l'an dernier, le professeur d'histoire-géographie Gilles Roumieux a remis ça en début d'année avec un troisième volet de la série "Touche pas à... mon camarade". Il a, cette fois, invité ses élèves de 3e du collège Racine d'Alès à réfléchir et composer au sujet du harcèlement scolaire. Une démarche amorcée par la douloureuse lecture d'un livre écrit par Jonathan Destin, figure de la lutte (relire ici).
Désireux d'offrir à son projet pédagogique le retentissement qu'il mérite, l'enseignant alésien prolonge sa démarche avec une expo-photo. Peu avant l'été, 20 de ses élèves, de Malcolm à Anaël en passant par Maria, Élisa, Zyad et Matthieu, ont offert leur visage au talentueux photographe grand'combien Ali Achouri. Après quoi, le travail du dernier nommé a été sublimé par la graphiste Patricia Duvernet.
Il s'agissait alors de faire connaître cette série de vibrants portraits en noir et blanc compilés dans un catalogue d'exposition. Avec l'audace qui le caractérise, Gilles Roumieux a donc fait une kyrielle de demandes. Directeur du Cinéplanet d'Alès depuis un peu plus d'un an, Simon Barbier n'a pas hésité une seconde. "Un vendredi, j'ai envoyé un mail à Simon assorti du catalogue en PDF en lui expliquant ma démarche. Il a répondu de suite et a accepté", rejoue le professeur.
"La cause m'a rapidement convaincu", confirme quant à lui le patron du cinéma. Et de poursuivre : "On est un lieu culturel donc on est là pour donner la parole aux jeunes et parler des sujets sociétaux. Le harcèlement scolaire est un vrai fléau, c'est donc tout à fait naturel." L'opération, qui débutera le lundi 25 septembre pour une durée de quinze jours, est toute simple. Les 20 portraits seront exposés dans la galerie immersive du cinéma de sorte que les clients puissent "prendre le temps de les regarder avant et après la séance".
Une démarche "intelligente"
Aussi et surtout, un portrait sera projeté sur les écrans de toutes les salles juste avant le film, après les bandes-annonces. "Quand je me suis retrouvé avec ma femme dans une salle de cinéma, j'ai imaginé ces portraits projetés et je me suis dit que ça avait du sens. J'ai trouvé que c'était un moyen efficace et simple de toucher les enfants et les adolescents qui viennent au cinéma avec leurs parents", explique Gilles Roumieux pour justifier son initiative.
La fréquentation hebdomadaire du Cinéplanet s'établissant à 3 500 spectateurs en période creuse et à 8 000 spectateurs lorsque des blockbusters sont à l'affiche, plus de 15 000 personnes pourraient se laisser interpeller par les portraits d'Ali Achouri. L'opération devrait accoucher d'un ciné-débat autour du harcèlement scolaire avant d'être dupliquée dans un cinéma nîmois. "C'est un problème public qui fait que tout le monde est concerné. C'est une démarche intelligente. Mais des gens intelligents, on a dû mal à les rencontrer alors qu'ils peuvent faire de grandes choses à leur échelle. Ce sont des petits rien qui peuvent faire beaucoup", analyse le professeur de Racine.
Le Parnasse avant le Pont du Gard ?
L'exposition voyagera bien au delà d'Alès puisque quelques jours plus tôt, le samedi 23 septembre, Gilles Roumieux et sept de ses élèves seront reçus en grande pompe au Parnasse pour le match opposant l'USAM Nîmes Gard à Dunkerke. David Tebib, président du club de handball nîmois, a été conquis par la démarche de l'enseignant alésien à l'issue d'un échange dans l'émission Le Club d'Objectif Gard. Les portraits d'élèves seront donc accrochés aux murs de l'enceinte sportive. Pendant le match, les visages des adolescents se feront une place sur les panneaux Led défilants aux côtés des publicités.
Les portraits reviendront ensuite au nord du département pour une exposition à la médiathèque de Saint-Christol-lez-Alès, du 10 au 21 octobre, puis à la médiathèque Daudet d'Alès du 20 novembre au 4 décembre. Gilles Roumieux ne manque pas d'entrain pour faire vivre la lutte contre le harcèlement scolaire. Président de l'établissement public de coopération culturelle du Pont du Gard, Patrick Malavieille a également été contacté pour une demande de projection des portraits sur l'édifice romain le 9 novembre prochain. "Le retentissement que ça pourrait avoir...", échafaude déjà l'inusable enseignant.
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