Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 22.05.2016 - baptiste-manzinali - 2 min  - vu 567 fois

LE PORTRAIT Patrice Goujon, radicalement jazz

Patrice Goujon, passionné de jazz depuis son enfance. (Photo Baptiste Manzinali / Objectif Gard)

Patrice Goujon est un amoureux du free jazz, une musique sans compromis considérée comme marginale depuis un demi siècle. Avec son association "Le jazz est là", il milite à Nîmes et ses alentours.

Pas facile de s'imposer quand on est pas du coin. Arrivé à Nîmes en 2002, cet enseignant du second degré a pris soin de déménager tous ses disques de sa Normandie natale. Organisateur de concert à ses heures perdues, les premiers temps sont durs à Nîmes, sans le réseau et la confiance des salles. Patrice doit batailler ferme, mais s'attèle à convaincre : "J'ai emmené plein de gens au jazz. Quand on me dit "j'aime pas", moi je me dis "super, c'est un cas difficile !".

Quelques années plus tôt, il proposait déjà ses premiers concerts pour des collégiens dans une banlieue difficile du Havre. "C'était un choc pour eux, mais vu leur situation sociale, ils n'avaient pas accès à la musique live. Ça leur a permis de découvrir autre chose." Lui a baigné dedans depuis son plus jeune âge, et a vu ses goûts évoluer avec le temps. "J'écoute du jazz depuis mes 10 ans, grâce à mon grande frère qui nous avait fait découvrir Django Reinhardt, Kid Ory, Louis Armstrong. Et puis je suis passé à autre chose."

Patrice Goujon, passionné de jazz depuis son enfance. (Photo Baptiste Manzinali / Objectif Gard)

Une histoire du jazz, hors format, hors circuits commerciaux

Dans les années 60, le climat socioculturel fait naitre de nouveaux courants, y compris dans le jazz. Des musiciens modernes et créatifs émergent de cette époque très prolifique, comme Archi Shepp. Patrice est alors étudiant à l'université de Rouen, et se souvient de l'ambiance électrique : "Des concerts étaient organisés dans les amphis. À Rouen, on a eu tout ce qu'il y avait de mieux."

Et puis il y a ces deux concerts historiques d'Albert Ayler et Sun Ra en 1970, à Saint Paul de Vence, pour la fondation Maeght. "Ça a été exceptionnel, c'était pour la mort de Coltrane, ils ont fait un triomphe." Ayler meurt quelques mois plus tard dans des circonstances douteuses et laisse derrière lui des férus d'un jazz "post-coltranien". Riche d'une passion qui dure depuis plus de 50 ans, Patrice s'est noué d'amitié avec bon nombres de ces idoles, "ma programmation est liée à une certaine histoire du jazz, hors format, hors circuits commerciaux."

Depuis un an, son association Le Jazz est là a pris ses quartiers au Domaine du Prieuré d'Estagel à Saint Gilles. Le 3 juin prochain, ils y recevront la chanteuse Sylvia Howard, accompagnée des musiciens Tom MacClung, Peter Giron et John Betsch. Plus d'informations sur le blog de l'association.

Baptiste Manzinali

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