Exposé depuis plus de 120 ans au Muséum national d'Histoire naturelle de Paris, le mammouth de Durfort, découvert dans le Gard, commence à se dégrader. Ainsi une campagne de dons a été lancée afin de pouvoir démonter le squelette et restaurer chaque pièce. La mobilisation est forte puisque plus de 20 000 € ont déjà été récoltés. 

En 1869, l’ingénieur Paul Cazalis de Fondouce (1835-1931), et l’archéologue et inspecteur des Monuments historiques Jules Ollier de Marichard (1824-1901), découvrent un squelette de mammouth dans le cadre des travaux entrepris pour élargir la route traversant Durfort. Cette petite commune gardoise située dans les Cévennes ,à proximité de Saint-Hippolyte-du-Fort. Il s'agit d'un des plus grands fossiles de cette espère disparue connu au monde qui est entreposé au Muséum national d'Histoire naturelle de Paris en 1872 et exposé à la galerie de paléontologie et d’anatomie comparée dès son inauguration en 1898.

Ce mammouth qui vivait entre -3 millions d'années et -1 millions d'années repose donc depuis 122 ans sur le site du Jardin des plantes. Un animal qui mesurait quatre mètres au garrot pour sept mètres de la tête à la queue et qui pesait 10 tonnes. Mais cette pièce emblématique du musée se dégrade avec le temps. "C'est un projet assez urgent parce que le spécimen a beaucoup souffert des aléas du temps", constate Cécile Colin, responsable de la galerie de paléontologie et d'anatomie comparée, dans la vidéo ci-dessous.

 Les méthodes de préparation utilisées à l'époque pour consolider les fossiles ont vieilli et les fissures déjà présentes menacent de se dégrader davantage. "On a vraiment un gros souci avec des pièces qui peuvent être détruites", alerte la responsable. Pour répondre au coût de cette restauration onéreuse, le Muséum a lancé une campagne de financement en ligne. Des dons qui serviront à financer le démontage de chaque pièce, sa consolidation en atelier puis le remontage os par os dans la galerie où le support sera également rénové. Ce projet de restauration va durer neuf mois. "Il y a un véritable intérêt pédagogique et patrimonial", motive Cécile Colin.

Les dons sont possibles dès 1€ et les contreparties sont évidemment différentes en fonction du montant déboursé. Pour ceux qui participent à hauteur de 300€, le Muséum offre à chaque contributeur la possibilité de parrainer virtuellement un os du mammouth et d'y associer son nom, qui sera visible sur la modélisation en 3D. En moins de 24h, la barre des 5 000€ a été franchie et les 20 000 € viennent déjà d'être dépassés. La mobilisation est forte sachant que la campagne est encore disponible durant deux mois.

Corentin Corger

Retrouvez la campagne en ligne sur le site : ulule.com