EXPRESSO Vers un retour progressif d’Orange à Pissevin
La préfecture sécurisera les interventions des salariés d’Orange. Depuis un an, le service était dégradé, voire inexistant. L'opérateur a déposé une trentaine de plaintes entre 2019 et 2022.
C’est « un travail au corps » pour reprendre les mots du sous-préfet chargé de la Politique de la ville, Mathias Nieps. À 26 ans, ce natif de Marseille occupe ici son premier poste dans la fonction publique. Un sacré défi au regard des problématiques grandissantes des quartiers, notamment à Pissevin qui compte 16 000 habitants. « Depuis presque deux ans, Orange, qui gère à la fois le réseau et propose des abonnements, n’intervenait plus dans le quartier », déplore Mathias Nieps.
Une trentaine de plaintes
La raison ? La flambée de violence sur fond de trafic de drogues mais aussi des actes malveillants : « Orange se faisait détruire ses équipements pour récupérer le cuivre. Certains volaient aussi la fibre pensant qu’elle alimentait la vidéoprotection… Ce qui est d’ailleurs une fiction », poursuit le représentant de l’État. Entre 2019 et 2022, l'opérateur commercial et d’infrastructure a déposé une trentaine de plaintes. Sans grand succès... « Nous avons frôlé le droit de retrait des salariés. Certaines voitures Orange ont failli recevoir des frigos jetés depuis les immeubles », souligne Armando Melim, directeur Orange des relations avec les collectivités.
Si Mathias Nieps dit comprendre « la peur liée à la crise sécuritaire », l’État doit œuvrer au maintien des services dans le quartier. À ce sujet, préfecture comme mairie s’inscrivent en faux dans des messages qui ont pu être envoyés par Orange, justifiant en accord avec la mairie et la préfecture leur non-intervention. « C'est une méprise de notre service client. Depuis 15 jours, ces messages ont été stoppés», répond le directeur d'Orange.
Un accompagnement par la police
Après plusieurs réunions, des pistes de solutions ont été trouvées, permettant un retour progressif des équipes d’Orange. Concernant les interventions sur les antennes réseaux, un protocole a été mis en place pour que la police, en présence discrète, accompagne les salariés d’Orange qui travailleront plutôt en matinée. Idem pour les travaux de rénovation urbaine : les armoires techniques seront construites de façon à ce qu’elles ne soient pas accessibles avec le concours de quatre chefs de projet d'Orange.
L'opérateur - qui n'a pas beaucoup d'abonnés dans le quartier - rapelle : « Si nous n’intervenons plus, ce n’est pas par plaisir. Nous avons beaucoup de réclamations et, en cas de service non apporté, nous remboursons les clients. » Reste qu'à Pissevin, l'accès à la fibre ne sera pas rétabli partout du jour au lendemain. Dans les tours Wagner, par exemple, les gaines intérieures ont été détruites. Les solutions mobiles et satellites ont encore de beaux jours devant elles !
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