BAGNOLS TER rive droite : après les états généraux, la région met la pression sur la SNCF
Le vice-président PCF de la région délégué aux transports Jean-Luc Gibelin était à Bagnols mardi pour faire en quelque sorte le SAV des états généraux du rail et de l’intermodalité, qui se sont tenus l’année dernière et ont acté la réouverture de la ligne TER de la rive droite du Rhône.
Après être revenu sur les objectifs des états généraux, qui sont principalement de « redonner envie d’aller vers les transports en commun », Jean-Luc Gibelin a lancé que cette démarche n’était « pas un coup de com’, mais au contraire une volonté d’être dans une vraie co-construction, et un contrôle démocratique. »
« Le calendrier a commencé »
Très bien, mais à Bagnols, siège de la remuante association des Usagers du TER rive droite du Rhône présidée par la communiste Laurette Bastaroli, présente mardi soir, c’est désormais le calendrier de réouverture de ladite ligne qui préoccupe tout le monde. « Le calendrier a commencé à partir du moment où Carole Delga a annoncé la réouverture », répond Jean-Luc Gibelin. Pour l’heure, impossible d’avoir un calendrier précis, et pour une bonne et simple raison : la balle est maintenant dans le camp de la SNCF.
« La SNCF est chargée de faire rapidement des propositions de calendrier, et on ne leur laisse pas la main là dessus, on va pousser », prévient Jean-Luc Gibelin, qui exclut d’ouvrir les TER à la concurrence du privé à la différence des régions PACA et Auvergne-Rhône-Alpes. Dans ce cas, de quel moyen de pression dispose la région Occitanie sur l’opérateur ? « On va leur dire qu’on est une des deux seules régions de France qui dit qu’elle veut travailler avec la SNCF sur la durée », lance le vice-président, qui de toute façon pense que le privé n’est pas la solution : « vous pensez vraiment qu’un opérateur privé mettrait de l’argent sur la ligne Alès-Bessèges ? »
La négociation va être « rude » avec la SNCF
Pour autant, Jean-Luc Gibelin le dit, la phase de négociations qui s’ouvre avec l’opérateur historique « va être rude et nécessiter une convention profondément revue pour augmenter la présence humaine, le cadencement et le nombre des trains. » Et ça risque de faire des étincelles, l’élu ne trouvant pour l’instant « pas une attitude au niveau de l’engagement politique que nous prenons, il va falloir peut-être une ou deux interventions citoyennes. » Voilà la SNCF prévenue.
Reste maintenant à rencontrer PACA et Auvergne-Rhône-Alpes, elles aussi concernées par la réouverture de la ligne Nîmes - Pont-Saint-Esprit : « des contacts sont en train d’être pris, il semblerait que ce ne soit pas une priorité en Auvergne-Rhône-Alpes, qui préfère mettre de l’argent sur une autoroute,, mais notre priorité reste de rouvrir Pont-Saint-Esprit - Nîmes. De manière orale, j’ai un accord de principe pour discuter avec le vice-président aux transports de PACA », précise l’élu gardois, la ligne devant desservir également Avignon. Quant à la question du financement de la réhabilitation des gares, Jean-Luc Gibelin prône le cofinancement, et promet une accessibilité aux personnes à mobilité réduite progressive, « d’ici 2021 », pour ne pas contrer « l’urgence de faire circuler des trains le plus tôt possible », balayant la possibilité que l’argument serve à retarder ladite ouverture.
Bref, si la réouverture de la ligne est sur les rails, il reste encore quelques embûches à surmonter. L’association des Usagers de la rive droite du Rhône, qui tient son assemblée générale jeudi, a encore quelques combats à mener.
Thierry ALLARD