Elle fut d'abord séduite par Anduze. Mais c'est à Brouzet-lès-Quissac que Christèle Fritz est "tombée amoureuse" du lieu, en 2017. Soit un bout de terrain au fond du chemin des Prés de Patronne, dans le hameau d'Aiguebelle. Où la vue n'est barrée que par une rangée lointaine de pins parasols. "C'était une opportunité. Je voulais acheter un terrain où j'aurais eu la place de faire pousser des plantes, et installer une distillerie."
En couple, Christèle a surtout terrassé, puis bâti une maison. Et ajouté, une sorte de laboratoire-distillerie-magasin qu'elle imagine déjà plus vaste. "J'ai commencé par les gammes sans alcool : les gelées, sirops, et même deux gins sans alcool. Puis, j'ai eu l'autorisation de produire de la liqueur par macération. Je fais de l'alcool, en local, avec des plantes aromatiques. Je produis de A à Z." Sur 2,7 hectares à, deux pas de la maison, et sous une serre de 50 mètres.
Aujourd'hui, un gin alcoolisé - et un autre au safran - complètent le rayon gin. Mais Christèle produit aussi de la vodka, côté alcools forts, et vient de lancer le bien-nommé "Pastagard", ou "pastis du Gard". L'anis étoilé est d'ailleurs, avec les baies de genièvre, les seules plantes que Christèle ne fait pas pousser elle-même. Mais elle garde bon espoir pour l'anis étoilé.
"Je produis tout en agriculture biologique, et même plus. En rapport avec mes convictions. Je fais aussi mes propres sirops de sucre." Et propose des liqueurs qui attirent forcément la curiosité et ne tapissent pas la bouche du sucre avant l'arôme. Liqueurs aux trois menthes, au fenouil sauvage, ou verveine et basilic côtoient une inattendue liqueur de feuilles d'oliviers au citron (des agrumes provenant, toujours, de l'exploitation), un Limolino ou une liqueur d'absinthe. Les gelées, à l'estragon, au safran, piment doux, ou encore origan, sont autant d'évocations d'arômes du sud, que livrent aussi les sirops à l'arquebuse, au basilic ou au thym citron.
"J'ai planté des agrumes, mais aussi des figues de barbarie mexicaines pour anticiper le changement climatique", se projette Christèle Fritz, en se demandant avec quoi marier cette figue. En attendant, elle cherche, en plus de ses produits au détail, à développer un marché "de poches", autrement dit atteindre une production plus importante d'alcool pour pouvoir l'écouler dans un conditionnement plus souple, notamment en direction des professionnels. Et ainsi réduire les coûts. Et s'ouvrir des nouveaux marchés, en plus des foires et ventes en ligne.
Les produits du Jardin de Mazalaaï sont à retrouver ici, sur place en prenant rendez-vous, ou dans les nombreux événements et foires auxquels participe Christèle Fritz