L'eau abondante du printemps ne l'a "pas trop dérangé", même si quelques hauts feuillages témoignent d'un passage de mildiou. Mais sur les dernières semaines, un peu de pluie aurait tout de même été la bienvenue, pour faire grossir les grains de sauvignon, que Loïc Bérard trouve "un peu petits". C'est le bien le seul bémol que le propriétaire du domaine Clau du Sol, jeune vigneron de 35 ans, inscrit sur cette vendange qui s'annonce. 

"Les chardonnay, par exemple, sont très jolis." Et ils n'ont pas souffert des grosses chaleurs de la fin juin, notamment grâce aux pluies qui ont suivi. En plus de ces deux premiers cépages, Loïc Bérard vinifie aussi du grenache blanc et du vermentino pour ses vins blanc. "Et j'ai planté du colombard l'an dernier". 

Une façon de se préparer aux grosses chaleurs qui se répèteront dans les années à venir, en apportant de petits degrés et de la fraîcheur aux futurs assemblages. En suivant la même logique, Loïc Bérard a également planté du cinsault pour alléger ses rouges composés de grenache, syrah, merlot et cabernet.

"Je m'emmerde à faire des vignes propres et saines, ce n'est pas pour envoyer des palettes à l'autre bout du monde...

Loïc Bérard, propriétaire du domaine Clau du Sol à Savignargues

"Sur les 25 hectares que je travaille, 8 ou 9 sont pour le domaine, le reste part à la coopérative", explique le vigneron. Le domaine produit environ 15 000 bouteilles après quelques années d'ajustement. Mais le Clau du Sol n'a pas non plus vocation à exporter dans le monde entier. "Je m'emmerde à faire des vignes propres et saines, sourit Loïc Bérard, ce n'est pas pour envoyer des palettes à l'autre bout du monde..." Mais il constate tout de même qu'à certains clients proches, il commence "à vendre des palettes entières. Avant, ce n'était qu'un carton." 

Tandis que les Vignerons de la Porte des Cévennes, cave coopérative de Massilargues-Lézan, récupèrent, de leur côté, des raisins sains, produits en agriculture biologique, auxquels Loïc Bérard donne la même attention que ceux qui finissent dans ses propres cuves. Tout en apportant un soin particulier au sol où poussent ses ceps. "J'ai des moutons et des cochons qui passent régulièrement dans les rangs. Ils me servent aussi à faire du fumier." Côté vinification, au domaine, on est proche du tout nature, "avec seulement un tout petit peu de soufre sur certains blancs, pour avoir l'assurance de faire un vin droit. Mais bon, je mets 2 grammes par hectolitre..."

Après la fête du 15 août (lire encadré ci-dessous), Loïc Bérard laissera passer le week-end avant que le domaine ne se mette en branle pour commencer à ramasser les blancs. "En général, autour du 25 septembre, ça touche à sa fin, se projette-t-il. On n'annonce pas de pluie et même s'il y a de grosse chaleurs, on a encore des nuits fraîches." Pas des conditions idéales, mais presque. 

www.claudusol.com