FAIT DU JOUR Contrôle technique pour les deux-roues : une nouvelle obligation qui fait débat
Depuis ce lundi 15 avril, le contrôle technique est obligatoire pour les motos, les scooters, les 3-roues, les voiturettes ou encore les quads. De nombreux motards rejettent la mesure, tandis que les centres agréés effectuent leurs premiers contrôles.
Ce lundi 15 avril, entrait en vigueur le contrôle technique obligatoire pour les deux-roues, trois-roues, voiturettes et quads. Soit tous les véhicules de catégorie L. Au centre "Contrôle sécurité anglois" qui fait partie du réseau "Autovision", huit motos ont passé leur contrôle technique dès le premier jour. Deux des quatre personnes qui travaillent dans ce centre de l'avenue de la 2e D.B. aux Angles, se sont formées pendant quatre jours pour manipuler les motos et obtenir l'agrément. Il faut une certaine dextérité pour manier avec aisance et sûreté ces engins qui pour les plus lourds peuvent peser plusieurs centaines de kilos. Christophe Lichiere, le gérant du centre anglois lui-même motard, et son salarié Julien, ont rapidement souhaité se porter volontaires pour effectuer les contrôles techniques. Ils sont dès maintenant opérationnels.
Pour l'instant, ils ont eu affaire à des véhicules plutôt bien entretenus et n'ont ordonné qu'une seule contre-visite. Seul un propriétaire s'est montré un peu véhément face à cette nouvelle obligation. "On explique aux gens, on les rassure. On n'est pas là pour les embêter mais pour la sécurité", tempère Christophe Lichiere. Et d'ajouter : "Il y a aussi la peur que la moto ne passe pas et des frais engendrés. Beaucoup de clients entendent des sons de cloche différents. Chez nous, c'est 55€ pour les deux-roues et 65€ pour les 3 et 4 roues." Durant le rendez-vous qui dure 20 à 30 minutes, 77 points de contrôle sont évalués contre 136 pour les voitures.
"Les motards font déjà très attention à leur moto"
Aujourd'hui, le centre "Contrôle sécurité anglois" utilise des béquilles pour ausculter les motos mais le gérant souhaite agrandir ses locaux pour créer un espace distinct dédié au contrôle des deux-roues, avec un pont spécifique. "C'est plus sécurisant pour les clients et cela offre une meilleure qualité de travail pour les contrôleurs", estime le gérant anglois. Pour lui, la mesure va se mettre en place progressivement, "comme pour le contrôle technique des voitures en 1992".
Vincent, un fidèle client du centre anglois, a amené ce mardi sa Harley. Il a le permis deux-roues depuis 2010 et a d'abord roulé en scooter. Il se conforme à la nouvelle réglementation bien sûr, mais ignore si le contrôle technique obligatoire pour les motos va vraiment changer la donne : "Les motards font déjà très attention à leur moto. Moi, vous ne me verrez pas rouler si j'ai les pneus lisses ou un souci de freinage. Je n'ai pas envie de me ramasser. À chaque fois que je démarre, je regarde un peu tout pendant les premières secondes." Est-ce que tous les conducteurs sont aussi scrupuleux et feront la démarche de présenter leur véhicule au contrôle technique ? Au centre anglois, on se pose la question.
Quand prendre rendez-vous ?
Les véhicules de catégorie L immatriculés avant le 1er janvier 2017 devront passer un premier contrôle avant le 31 décembre 2024. Pour ceux dont la date anniversaire de première mise en circulation est antérieure au 15 avril, le premier contrôle technique doit être réalisé entre le 15 avril et le 14 août 2024.
Au sein du centre Verif Auto à Alès, les employés se préparent à accueillir les motos à partir de ce lundi 22 avril. Pack de béquilles pour motos, bloque-roues et crics de levage reçus et après une semaine de formation totalisant 33 heures, complétées par 3 heures supplémentaires, les contrôleurs techniques sont maintenant prêts pour une "année de test". Bien que contraints de mettre en place cette mesure, les employés expriment une certaine réticence quant à l'inspection technique des motos. Un contrôleur du centre déclare : "Nous ne sommes pas particulièrement en faveur du contrôle technique pour les motos, mais si nous ne le proposons pas, nous risquons de prendre du retard par rapport à nos concurrents." Ils envisagent donc une période d'essai d'un an pour évaluer l'impact sur l'affluence, avec la possibilité de ne pas investir davantage en matériel si les résultats ne sont pas concluants.
Une garantie lors de la revente ?
Chez Autosur à Alès, on y voit des points favorables notamment sur la revente de véhicules : "À la revente, c'est toujours bon de savoir ce que l'on achète, comment le contrôle technique a été fait". D'un autre côté, le contrôle technique pour motos fait jaser : "Je trouve qu'il y a moyen de prendre de l'argent ailleurs, estime un employé du centre alésien. C'est un impôt supplémentaire. Supprimer des impôts comme l'impôt sur la fortune pour aller embêter les motards, quel est l'intérêt ?". Le centre ne proposera pas de contrôle technique pour motos pour ces raisons, mais aussi par manque d'espace - le local d'à côté n'ayant pas pu être acheté. Néanmoins, le centre éponyme à Nîmes, effectuera ces contrôles. Les contrôleurs ont reçu une formation d'une quinzaine de jours pour apprendre cette nouvelle pratique.
Néanmoins, ce week-end, de nombreux motards se sont rassemblés pour exprimer leur opposition au contrôle technique obligatoire pour les deux-roues motorisés. Selon les gendarmes du Gard, plus de 1 200 motards ont traversé le département ce samedi 13 avril. Pour le groupe de motards composé de Mickael, Claude, Maryne, Adrian, Florian, Daniel, la nouvelle a du mal à passer : "On paye 60 euros pour des contrôles visuels sachant que tout motard roule avec une moto entretenue, puisqu'on n'a aucune protection comparé à une voiture, donc notre sécurité passe par ça. C'est un moyen facile de soutirer de l'argent, où est le contrôle pour les 50 cm3 souvent bidouillés et ne respectant pas du tout la nuisance sonore et les rétroviseurs ? Souvent nous remarquons que leur comportement sur la route est plus dangereux que le nôtre. Pareil pour les trotinettes, pourtant véhicules à moteur sur la voie publique ! Où est la réglementation et le code de la route pour ceux-ci ?", exprime le groupe.
"Les motards sont dans leur immense majorité très pointilleux sur l'entretien de leur engin, ce qui n'est pas toujours le cas des services des routes communaux ou supra-communaux concernant l'entretien des revêtements, marquages, signalisations ou des installations de sécurité"
Jean-Claude D'Antona, motard et élu à Monteils
Premier adjoint à la commune de Monteils, Jean-Claude D'Antona est également motard à ses heures perdues. Ce passionné livre un constat assez détaillé sur la situation : "Force est de constater que la France est semble-t-il le seul pays qui ne l'a pas encore imposé. Certains considèrent qu'il s'agit globalement plus d'une manne financière que d'un outil de sécurité. Les motards sont dans leur immense majorité très pointilleux sur l'entretien de leur engin, ce qui n'est pas toujours le cas des services des routes communaux ou supra-communaux concernant l'entretien des revêtements, marquages, signalisations ou des installations de sécurité", estime-t-il. "Des études montrent que les accidents de deux-roues sont plus nombreux que les autres proportionnellement au nombre. Mais qu'en est-il de la responsabilité réelle de ceux-ci ?", s'interroge-t-il. Il pense qu'une étude poussée et largement communiquée permettrait d'y voir plus clair. "Cela dit, une fois le texte adopté, il est définitif....Et nul n'est censé ignorer la loi", conclut l'élu.
Pour rappel, depuis l’adoption de la directive 2014/45/UE du 3 avril 2014, le droit européen imposait aux membres de l'Union européenne la mise en place d'un contrôle technique périodique des véhicules à moteurs à deux, trois ou quatre roues, supérieurs à 125 cm3 dès le 1er janvier 2022. Une loi que les états pouvaient ignorer s'ils mettaient en place des mesures alternatives et efficaces de sécurité routière comme l'indique le site du Conseil d'État français. Le 9 août 2021, le Gouvernement avait prévu de mettre en place ce contrôle technique à une date postérieure au 1er janvier 2022. Le 1er janvier 2023, pour les véhicules immatriculés avant 2016, pour les véhicules immatriculés à partir de 2016, la date en vigueur était estimée entre 2024 et 2026. Une mesure annulée par le Conseil d'État en juillet 2022. Au final, ce décret a fini par être abrogé le 25 juillet de la même année.
La Fédération française des motards en colère dénonce un règlement "inutilement contraignant" et souligne dans un communiqué que "seulement 0,3 % à 0,4 % des accidents sont liés à un défaut technique, contre un facteur causal de 30% d'accidents dus à l’état des routes."
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