Devant le collège Jules Verne ce vendredi, vous avez certainement aperçu une grande remorque stationnée. Il s'agissait de la Fondation L'Oréal, en pleine tournée française. Depuis cinq ans maintenant, l'association accompagnée par Banlieues Santé part à la rencontre de nombreuses femmes en situation difficile, et pour la première fois, elle fait escale dans la capitale du Gard.
Morgane Bauvais, est socio-esthéticienne dans le Gard depuis une quinzaine d'années. Elle intervient dans des centres d'addiction pour la lutte contre le cancer également, et ponctuellement, comme le propose L'Oréal, dans des actions comme celle-ci : "Ce qui me plait, c'est d'animer des ateliers collectifs et inviter les femmes à bénéficier d'interventions de ce type".
Avec quatre ateliers d'une heure, ce sont plus d'une trentaine de femmes qui bénéficient d'un soin du visage et d'un nettoyage de peau. Avec derrière, toute une dimension de revalorisation de l'image de soi : "Cela a pour finalité de créer du lien, d'aider les femmes à retrouver l'estime d'elles-mêmes et à favoriser également les échanges entre elles et à permettre de libérer la parole", assure la socio-esthéticienne.
L'association Banlieues Santé contacte les différentes structures sociales et médico-sociales pour proposer cet espace de soin à leurs adhérents ou les femmes qui n'auraient pas la possibilité de prendre soin d'elles autrement. C'est donc en compagnie d'un éducateur qu'elles franchissent le pas, et en ressortent toutes ravies.
Une des difficultés pour l'association concerne les paramètres techniques et logistiques. Le dispositif imposant ne permet pas de stationner partout, et dans la majorité des cas, la remorque s'installe dans les quartiers prioritaires de la ville, là où beaucoup d'associations et de structures sont implantées et où les besoins sont nombreux.
Clotilde Magnat est salariée pour l'association Banlieues Santé, et coordonatrice du projet itinérant. Créée en 2018 oar deux infirmiers, elle vise à réduire les inégalités sociales et territoriales de santé à travers des actions en Île-de-France et à Marseille, en grande majorité dans les QPV. "On fait des analyses socioéconomiques dans les villes et notamment des taux de pauvreté. Venir ici nous paraissait pertinent", commente-t-elle.
"Hier, une des femmes nous a dit qu'elle se sentait vivante après le soin. Elles sont toujours très contentes et rayonnantes après ça, et elles ne font pas ça tous les jours", poursuit Clotilde. Les retours terrain des associations du territoire montrent une demande croissante pour des interventions de ce type, avec des subventions souvent revues à la baisse.