AU PALAIS Il menace de mort son clerc d'huissier : « J’ai pété les plombs »
Le tribunal correctionnel d’Alès avait un air de déjà-vu, ce mercredi, pour Robert. Déjà condamné en septembre pour violences avec usage d’une arme, il était cette fois jugé pour des menaces de mort proférées à l’encontre de son clerc d'huissier.
« Venez me saisir, je vous attendrai avec le fusil ! ». Ce 15 novembre, lors d’une audience de conciliation devant le juge d’instance, Robert a, comme il l’avoue lui-même « pété les plombs ». Quelques minutes avant, le clerc d'huissier lui fait des propositions dans le cadre du remboursement de ses dettes. Robert, auto-entrepreneur de 45 ans, « s’agite progressivement » devant le magistrat. Et puis, la menace de mort tombe et il est placé en garde à vue.
- Je suis quelqu’un de respectueux, c’est pas dans mes habitudes de parler comme ça. Je regrette mes paroles que je ne pensais pas, déclare à la barre le prévenu.
Mais la présidente de l’audience, Lucie Moreau, connaît le casier judiciaire de Robert : en septembre 2016, l’accusé était condamné par le tribunal à 9 mois avec sursis pour violence avec usage et menace d’une arme.
- Depuis plusieurs mois, je suis excédé par le travail, par mes dettes. Mais je ne suis pas un voyou, tente d’expliquer Robert, la mine déconfite.
- Lorsque vous avez été condamné, qu’est-ce que le tribunal vous a dit à propos du sursis Monsieur ?, l’interroge le procureur Nicolas Hennebelle, qui requiert un placement sous surveillance électronique.
Le quadragénaire se défend comme il peut : « Je me suis emporté car je trouvais cette créance injuste. Mais je la paierai. Je regrette ». Son avocate, maître Thomasian, décrira dans sa plaidoirie « un homme à bout, qui traverse une période extrêmement délicate et qui suit actuellement une psychothérapie car il a mesuré la gravité de son acte ».
Après délibération, la présidente du tribunal et ses assesseurs ont décidé « d’accorder une faveur » à Robert en ne prononçant pas une peine ferme mais cinq mois avec sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans. « Vous avez une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Si vous vous retrouvez une nouvelle fois devant ce tribunal, nous ne ferons plus preuve de tolérance », conclut Lucie Moreau.