Publié il y a 1 mois - Mise à jour le 12.12.2024 - Coralie Mollaret - 3 min  - vu 1300 fois

FAIT DU SOIR À Poulx, l'ancien maire Patrice Quittard : un engagement au sommet

Le maire de poulx Patrice Quittard

Le maire de poulx Patrice Quittard

- Coralie Mollaret

Ancien maire de Poulx, ce passionné de randonnée a grimpé des sommets, traversant les massifs escarpés de l’Himalaya tout comme les cimes parfois mortifères de la politique. Il y a trois mois, Patrice Quittard a dû abandonner son poste pour des raisons de santé. Retour sur l’ascension d’un édile... 

Patrice Quittard n’est pas originaire de Poulx. Non, ce village, il l’a choisi : « Je suis originaire de Montfrin. J’ai découvert Poulx en faisant mon service militaire. J’ai tout de suite aimé les aspects montagneux et la végétation sauvage », confiait, en 2022 à Objectif Gard, ce passionné de randonnée. Alors, lorsque ce cadre bancaire décide de faire construire sa maison avec sa femme, c’est tout naturellement qu'ils choisissent ce petit village à proximité de Nîmes.

À l’époque, les terrains à bâtir sont vastes : « Une politique pour attirer des ménages ayant des moyens », commente l’une de nos sources à la mairie. À Poulx, il y a une école. Cependant, « il manquait d’infrastructures pour les enfants », souligne Patrice Quittard. Père de trois enfants, le Poulxois décide d’ouvrir une crèche familiale : « On gardait les enfants dans une villa que nous avions louée et aménagée. À l’époque, notre chiffre d'affaires était d'un million de francs », soit environ 150 000€ aujourd’hui. Son indépendance et sa débrouillardise séduisent le maire socialiste de l’époque et conseiller départemental, Michel Quiot.

En 1995, Patrice Quittard rejoint sa liste : « Il m’avait laissé les coudées franches pour la politique sociale et familiale que nous avons renforcée. » Six ans plus tard, lors des municipales de 2001, « c’est la gifle magistrale » : l’opposant Bernard Rous est élu. « Il avait basé les deux campagnes électorales sur la peur, les logements sociaux, la dette », se souvient encore Patrice Quittard. Sa victoire est aussi le signe de la défaite du maire sortant, au pouvoir depuis 1971. Patrice Quittard n’est donc plus élu, mais peu importe. Le Poulxois ne craint pas les défis. Au contraire : « J’ai fait le Ventoux par tous les côtés, les Alpes, les Pyrénées… Je suis aussi allé faire le Zanskar en Inde et même l’Himalaya. » 

« C’était moi le Valadier de l’époque ! »

Qu’elles relèvent du dénivelé ou de la politique, Patrice Quittard a toujours enjambé les difficultés. Avec celle qui deviendra sa première adjointe, Sylvie Camperon, il crée l’association « Poulx Autrement ». En 2008, le maire sortant est réélu, mais cette fois, Patrice Quittard entre dans l’opposition au conseil municipal. Une occasion pour « préparer 2014 dans les meilleures conditions », se souvient-il. Le pari est relevé. En 2014, Patrice Quittard devient maire de Poulx : « On a fait un mandat de rêve. On a pu mettre en place tout ce dont nos administrés avaient besoin grâce aux fonds de concours, notamment avec la création du stade. C’était moi le Valadier de l’époque ! », plaisante-t-il, en référence au maire de Saint-Gilles.

Le maire se bat aussi pour permettre au nouveau collège Ada Lovelace, au Mas de Mingue à Nîmes, de recevoir des enfants de son village, favorisant la mixité sociale et scolaire. En 2019, une nouvelle campagne se prépare… Quand tout à coup, « le Covid a tout foutu en l’air ». L’équipe sortante se retrouve face à un candidat plus politique, membre des LR, Jean-Antoine Bunoz, responsable de l’entreprise Pertuis Froid. Comme dans beaucoup de communes, le sortant est reconduit dans ses fonctions. Finalement, en 2021, c’est la maladie qui rattrapera Patrice Quittard. À 69 ans, alors qu’il se casse le col du fémur, il apprend qu’il est atteint d’une maladie incurable : la maladie de Parkinson.

En septembre, Patrice Quittard finit par démissionner et passer le témoin à sa première adjointe, Sylvie Campeyron, élue maire au sein du conseil municipal. Entre eux, ce sont plus de trente années d'amitié : « Ça a été un très bon maire. C’est très compliqué de démissionner. Il a tenu jusqu’au bout », souligne Sylvie Campeyron. Après deux mandats passés à gravir les pentes parfois escarpées de la gestion municipale, le maire a choisi de poser son sac. Reste à savoir qui le récupérera en 2026...  

Coralie Mollaret

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