GARD Voitures de luxe, stations de ski de prestige et... 500 000 euros cachés dans le jardin
Les gendarmes du Gard ont mis fin à un trafic d'envergure entre le Maroc et le Sud de la France. 8 hommes ont été mis en examen depuis jeudi au Palais de Justice de Nîmes. Le réseau de "grossistes" acheminait de la drogue du Maroc pour la fournir à des dealers de Nîmes, Avignon ou Le Pontet. 8 enquêteurs ont travaillé pendant près d'un an et demi dans une cellule appelée "Miramar 30", Miramar étant le nom d'un hôtel du sud de l'Espagne où les trafiquants avaient leurs habitudes.
"Dans certains quartiers de Nîmes, il risque d'y avoir une pénurie dans les prochains jours", souligne le colonel François Devigny, patron de la section de Recherches de Nîmes, qui insiste sur le caractère colossal du réseau. Son service et 60 gendarmes du groupement du Gard ont procédé lundi, à l'heure du laitier, à une série d'arrestations autour d'un énorme réseau d'approvisionnement en cannabis. Parmi les personnes interpellées, une famille dont plusieurs hommes sont très défavorablement connus... Un des membres de la famille a défrayé la chronique il y a une dizaine d'années en écopant de 6 ans de prison autour d'un trafic de drogue dans le centre-ville de Nîmes. Il est en état de récidive légale. Un autre a été condamné "pour association de malfaiteurs et proxénétisme", complète Laure Beccuau, la Procureure de Nîmes. Si les investigations ont été poussées dans ce dossier c'est grâce à un gendarme de Bernis qui au départ "a flairé" la bonne affaire. "Ce gendarme part d'un petit trafic local, mais le dossier va prendre forme et il ressort une affaire de grande envergure", se félicite le patron des gendarmes du Gard, le colonel Stéphane Lacroix.
Les trafiquants qui habitent dans des communes près de Nîmes et Arles vivaient le grand train, des voitures de luxe comme des Audi par exemple ont été saisies. Une famille qui aimait bronzer dans les stations de ski huppées comme Courchevel où Megève par exemple. Dans le jardin du patriarche, au milieu des salades et des carottes, le père de famille avait l'habitude de "repiquer" des liasses de billets. Sous 70 centimètres de terre, le radar de la gendarmerie a identifié une cavité mystérieuse. Lorsque les militaires ont pris les pelles, des bidons bourrés d'argent liquide sont apparus. 500 000 euros en tout étaient cachés dans les profondeurs du sol. De l'argent qui permettait aux dames de parader avec des sacs Vuitton. Bien entendu, ces honnêtes gens qui sont présumés innocents n'oubliaient pas de remplir tous les mois leur justificatif de situation leur permettant de toucher les minima sociaux... Et lorsque la précarité du groupe pointait son nez, ils allaient récolter au fin fond d'un lopin de terre de Camargue quelques pieds de cannabis qui servaient à boucler les fins de mois difficiles.
Sur les quinze personnes interpellées lundi matin, 8 hommes ont été mis en examen pour ce trafic de stupéfiants. Vendredi soir, déjà cinq trafiquants présumés avaient rejoint la maison d'arrêt. Les autres protagonistes étaient en cours de présentation.
Boris De la Cruz