Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 11.05.2017 - boris-de-la-cruz - 2 min  - vu 460 fois

NÎMES Michel Platiny et la « fine » équipe condamnés pour proxénétisme

photo illustration B.DLC/ Objectif Gard

« Proxénétisme ». Le mot fait peur, et l’infraction pénale est lourdement sanctionnée par le code pénal. Mais dans ce dossier, il s’agit plutôt d’entraide entre travestis venus du même village au Brésil. Au total 4 personnes devaient répondre des accusations devant le tribunal correctionnel de Nîmes.

Des transsexuels qui officiaient il y a quelques années à Paris et qui se sont échangés et prêtés de 2007 à 2012, date où l’enquête a débuté, des appartements à Alès, Nîmes, Carcassonne, Martigues et Marseille.

« En juin 2011, une activité globale de prostitution a été découverte grâce à une procédure de la Police de l’air et des frontières», expose le président du tribunal, Jean-Pierre Bandiera. Avec un même procédé : des « dames » qui se prostituent dans des logements loués au nom de tiers. « Vous n’avez rien à votre nom. L’investissement dans la prostitution est assez fort car vous êtes parvenus à ouvrir une boite de nuit », poursuit le magistrat qui vise plus spécialement un travesti surnommé Charonne.

« Proxénétisme? Mais quel proxénétisme ? On vient du même village, on s’aide entre nous, on est toujours ensemble et on ne connait personne d’autre. Entre nous, on parle des endroits qu’il faut éviter à cause des agressions, des villes où on peut s’installer, des lieux où ça rapporte plus, déclare la jeune femme. Et je peux faire ce que je veux, l’argent vient de mon corps, je ne savais pas qu’en France, à chaque passe je devais donner de l’argent à l’État », dénonce la prévenue qui écopera de 24 mois de prison dont 16 mois de sursis.

À ses côtés, un autre personnage haut en couleur sera également condamné à de la prison ferme, à 8 mois précisément… Son « prénom » est Michel Platiny et elle complète le quatuor de prévenus. Elle reconnaît le travail dissimulé et avoir accueilli des amis venus du même village. Mais de proxénétisme rien du tout, à l’entendre. Pour elle, c’est à cause d’un problème avec un autre travesti appelé Monique qui s’est déroulé au bois de Boulogne à Paris que l’enquête aurait débuté à Nîmes. « Je me suis bagarrée avec elle à Paris et lorsque je suis arrivée à Nîmes, elle était là aussi. Elle est allée au commissariat pour essayer de me nuire », affirme Michel Platiny.  « Cette personne qui est à l’origine de la plainte, en faisant croire que Michel Platiny faisait venir des filles du Brésil pour se prostituer, a essayé de l’enfoncer », ajoute Maître Fahd Mihih.

« Ce dossier, c’est le dossier d’une communauté brésilienne qui se livre à la prostitution et qui est liée par une forte amitié », poursuit Maître Anne-Catherine Viens pour un autre travesti surnommé Victoria. Cette dernière écopera de 8 mois avec sursis.

Des sanctions plutôt clémentes pour un volumineux dossier de proxénétisme.

Boris De la Cruz

Boris De la Cruz

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